Intervention de David Assouline

Réunion du 25 novembre 2011 à 21h45
Loi de finances pour 2012 — État b

Photo de David AssoulineDavid Assouline, rapporteur pour avis :

Ces amendements, y compris l’amendement quelque peu provocateur sur la presse que vous avez retiré, monsieur Delahaye, traduisent bien ce qui vient d’être exprimé, à savoir l’existence de regards différents, de conceptions différentes sur la culture, la presse et l’audiovisuel.

Je l’ai déjà dit lors du débat que nous avons eu sur le Centre national de la cinématographie, et mon propos va dans le sens de ce que vient d’exprimer M. Legendre, la commission de la culture ne doit pas être considérée par la commission des finances, indépendamment des tendances politiques de chacun, comme une commission de rêveurs, loin des réalités et ne travaillant que sur un « supplément d’âme », pour reprendre la formule d’un homme célèbre.

Il n’y a pas que les membres de la commission des finances qui ont les pieds sur terre, qui vivent dans le monde réel et qui sont conscients de la nécessité de faire des économies compte tenu de l’ampleur de la dette !

Lors des crises qui ont eu lieu par le passé, y compris lors de la grande mutation industrielle des années quatre-vingt qui a fortement touché des villes comme Metz, Lille ou encore Bilbao, pour reprendre les exemples cités par le Président de la République dans le discours qu’il a prononcé vendredi dernier, c’est chaque fois la culture qui a permis de redynamiser les zones atteintes, y compris sur le plan économique, en favorisant la création de dizaines de milliers d’emplois !

Défendre les emplois, défendre les entreprises de presse, telles que, dont les personnels sont jetés à la rue par des plans sociaux, ne pas réduire l’aide à la presse, mais au contraire la maintenir, en l’orientant, en la ciblant mieux – je pense à l’aide au portage qui est une réussite : voilà des impératifs que nous devons nous fixer !

Depuis que je suis membre de la commission de la culture, je ne vois dans les combats qu’ont menés les socialistes ni incohérence, ni exagération.

Je pense à l’audiovisuel public, que nous défendrons bec et ongles pour maintenir son mode et son niveau de financement, pour lui conserver son périmètre et l’ensemble de ses chaînes. À cette fin, aujourd’hui, le moins que nous puissions faire est de rétablir le budget initial que vous proposiez voilà encore une semaine !

Je pense aussi à la proposition que j’ai faite, et qui a été adoptée, de créer une taxe sanctionnant la vente à plus de 280 millions d'euros d’une chaîne de la TNT attribuée par l’État et donc achetée zéro centime, comme c’est le cas actuellement !

Nous pouvons donc travailler ensemble pour trouver de l’argent, même dans le secteur de la culture, où il existe des niches, des pratiques qui ne sont pas supportables.

Mais il n’est pas possible de toucher à l’audiovisuel public qui ne tient qu’à un fil, sans le fragiliser et lui rendre la vie encore plus difficile qu’elle ne l’est aujourd'hui.

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