Intervention de Yannick Bodin

Commission de la culture, de l'éducation et de la communication — Réunion du 16 juin 2010 : 1ère réunion
Lutte contre l'échec à l'école primaire — Audition de représentants de l'institut montaigne

Photo de Yannick BodinYannick Bodin :

L'école est un sujet qui dépasse les clivages politiques, et c'est donc très librement que je m'adresse aux responsables de l'institut Montaigne. Environ 300 000 élèves quittent l'école primaire sans savoir correctement lire, écrire ni compter. Vous êtes-vous interrogés sur l'origine socioprofessionnelle de ces élèves et sur la proportion d'entre eux dont la langue maternelle n'est pas le français ?

Ne faudrait-il pas cesser de considérer le passage en sixième comme une rupture ? Ce n'est peut-être pas si grave de sortir de l'école primaire avec des lacunes, puisque la scolarité obligatoire dure jusqu'à seize ans. La sixième ne doit pas être considérée comme la première classe du lycée, comme au temps du lycée napoléonien !

Vous vous fondez sur des études internationales comparatives, mais comparaison n'est pas raison : il est beaucoup plus facile de maîtriser l'écriture quasi phonétique du finnois que l'orthographe française !

S'agissant des rythmes scolaires, vous avez parlé de la nécessité de prendre en compte avant tout les intérêts des enfants. Je rappelle toutefois que la suppression des cours le samedi matin satisfait beaucoup de familles recomposées, où les parents assument alternativement la garde des enfants pendant les week-ends. Quant à la semaine de quatre jours, les professeurs en sont très contents. Qu'est-ce qui importe le plus dans l'esprit de ceux qui déterminent les rythmes scolaires, le tourisme estival ou le secteur du ski ?

Que pensez-vous de la réforme en cours de la formation des maîtres ? Plutôt que de mettre l'accent sur les connaissances disciplinaires, par le biais de la mastérisation, ne faudrait-il pas apprendre leur métier aux futurs enseignants ? Nous avons reçu hier M. Luc Chatel, qui nous a assurés que la formation professionnelle n'avait « pas totalement disparu »...

En France, tout est fondé sur le face-à-face entre l'élève et le professeur. Mais ce dernier est membre d'une équipe éducative. Pourquoi, dans une école comprenant deux classes de vingt-cinq élèves, ne pas confier pendant quelques mois à un instituteur les quinze élèves les plus en difficulté ? Voilà qui permettrait d'individualiser l'apprentissage !

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