L'échec scolaire est depuis longtemps un leitmotiv du débat politique. Les réformes entreprises sont restées sans résultat. Sur le redoublement, mon avis est plus nuancé que le vôtre: il permet parfois aux élèves de combler leurs lacunes, et qu'est-ce qu'une année dans le cours d'une scolarité ?
Il existe des différences biologiques entre les enfants, mais aussi entre les maîtres, ce qui rend l'équation difficile. Il faut trouver des solutions à l'échec, mais il y a loin de la coupe aux lèvres.
Je pense comme vous qu'il faut un directeur fort dans une école ou, pour employer une métaphore sportive, un capitaine capable d'animer une équipe. Les syndicats y sont très rétifs, mais le chef d'établissement doit pouvoir envoyer les maîtres les plus chevronnés dans les classes difficiles. Cela impliquerait de mieux valoriser ces postes, surtout en CP, classe des apprentissages fondamentaux.
On a voulu étaler sur plusieurs années l'apprentissage de la lecture. Mais certains enseignants en ont profité pour se défausser sur leurs collègues !
Tout le monde a un rôle à jouer à l'école : les enseignants, les maires, mais aussi les parents, et pas uniquement ceux des élèves les plus doués qui sont les seuls à se rendre aux réunions de début d'année !
En ce qui concerne l'évolution du métier d'enseignant, je n'ai jamais été favorable à la mastérisation : une formation pratique est nécessaire. Lorsqu'un jeune enseignant se voit attribuer sa première classe, il est mis à l'épreuve par les parents et par les élèves eux-mêmes, et ses moindres défaillances sont vite décelées.
Il faut enfin décentraliser la gestion de l'éducation nationale, et laisser libres les gens qui veulent s'y investir. Notre objectif doit être la réussite des enfants.