a tout d'abord souligné que le Président de la République avait appelé à une nouvelle relation avec l'Afrique, dans ses discours de Cotonou en mai 2006, de Dakar en juillet 2007 et du Cap, en février 2008, dans lequel il déclarait vouloir associer étroitement le Parlement français aux grandes orientations de la politique de la France en Afrique. Il a également rappelé que, déjà, les députés Jean-Louis Christ et Jacques Remiller, dans leur rapport d'information, déposé au nom de la commission des affaires étrangères de l'Assemblée nationale le 17 décembre 2008, recommandaient un débat annuel sur la politique de la France en Afrique.
Observant que les projets de loi de ratification des accords de défense négociés avec le Togo et le Cameroun avaient récemment été déposés sur le bureau du Sénat, il a indiqué que l'ensemble de ces accords de défense étaient en cours de renégociation avec plus ou moins de difficultés, comme en témoignait un entretien avec le Président sénégalais Wade dans le Monde du 5 avril 2010.
Il a ensuite fait mention des trois déplacements en Afrique du Président de la République, dont le dernier avait donné lieu à la signature de l'accord de défense avec le Gabon, où une délégation de la commission se rendra du 20 au 23 avril 2010. Il a noté que les récentes visites de M. Bernard Kouchner au Rwanda, en République Démocratique du Congo, en République du Congo et au Burkina Faso, ainsi que celles de M. Alain Joyandet, secrétaire d'Etat chargé de la coopération et de la francophonie, en Afrique, consacrées à la coopération et au développement, témoignaient de la naturelle priorité africaine de la diplomatie française.
a considéré que l'année 2010, qui marquait le cinquantième anniversaire de l'indépendance des colonies françaises en Afrique et le quarantième anniversaire de l'Organisation internationale de la francophonie, était l'occasion de faire le point sur la politique française à l'égard d'un continent en rapide évolution. Pour témoigner du chemin parcouru par l'Afrique, il a évoqué deux analyses : l'une, de Stephen Smith, en 2004, dans son livre « Négrologie » et dont le sous-titre était « Pourquoi l'Afrique meurt », l'autre, de MM. Jean Michel Severino et Olivier Ray dans « Le temps de l'Afrique », qui prend à contrepied la vision misérabiliste de l'Afrique mais s'interroge aussi sur le point de savoir si l'Europe n'est pas en train de rater le tournant pris par ce continent.
En conclusion de son propos introductif, le président de Rohan a souligné que, au-delà de la question bilatérale, la question africaine s'imposait comme une priorité pour l'Europe, ne serait-ce que par les externalités engendrées par sa croissance, par les questions migratoires, celles des ressources naturelles ou encore la question environnementale. Il s'est interrogé sur la raison d'être d'une diplomatie européenne et, peut-être, d'une diplomatie française fondée sur la défense des Droits de l'Homme et de la démocratie -qu'il ne s'agit évidemment pas de renier- mais présentée comme un préalable à une croissance économique durable, à un moment où des pays africains totalement décomplexés se tournent vers les pays émergents que sont la Chine, l'Inde ou le Brésil.
Enfin, il a interrogé le ministre sur la nouvelle politique de la France et l'existence d'une politique européenne vis-à-vis de l'Afrique.