Intervention de Jacques Gautier

Commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées — Réunion du 7 avril 2010 : 1ère réunion
Missile milan — Communication

Photo de Jacques GautierJacques Gautier, co-rapporteur :

de la présente communication, a rappelé que les réflexions précédentes sur les besoins opérationnels, avant le déploiement des forces en Afghanistan, avaient orienté l'industriel vers un missile du même type que le MILAN avec des performances améliorées, et non pas un nouveau type de missile. Cela avait conduit l'industriel à s'engager, sur fonds propres, dans le projet MILAN ER. Par la suite, quelques incidents de tir ont eu lieu sur le théâtre afghan, du fait de munitions qui n'avaient pas explosé, vraisemblablement en raison de mauvaises conditions de stockage en métropole. Ces incidents, bien que très limités, ont également participé à la remise en cause de l'adéquation du missile aux besoins en opérations. En effet, les forces françaises avaient pu constater que le missile MILAN était d'une génération antérieure à celle du missile JAVELIN tiré par les forces américaines, dans des conditions d'emploi beaucoup moins exigeantes et notamment en utilisant les masques du terrain. Enfin, le missile MILAN devant être conduit sur la cible jusqu'à l'impact, son lancement expose les servants pendant une dizaine de secondes à des tirs de snippers. Toutes ces considérations ont conduit l'état-major de l'armée de terre à faire évoluer le besoin capacitaire et à demander un missile ayant une capacité anti-personnel, de type « tir et oublie » et autorisant le tir à partir d'espaces confinés ou accidentés. La formulation de ce nouveau besoin a conduit à écarter le MILAN ER, qui avait par ailleurs quelques retards de réalisation, dans un contexte très regrettable de dialogue insuffisant entre l'EMA, la DGA et l'industriel.

L'Etat-major refusant la solution technologiquement dépassée du MILAN ER, il s'agit de faire face à un risque de carence déficitaire à l'horizon 2014.

Afin de pallier ce déficit, la DGA procède en ce moment même à l'achat sur étagères d'un missile. Deux produits correspondent au nouveau besoin des forces : le missile JAVELIN de l'industriel américain Raytheon et le missile SPIKE de l'industriel israélien Rafael. Un premier lot de 260 missiles JAVELIN et de 76 postes de tirs est en cours d'acquisition. Cette acquisition ne préjuge pas le remplacement de la totalité des besoins de l'armée française, à l'horizon 2016. Trois possibilités existeront donc à cette date : la poursuite de l'achat sur étagères ; la francisation d'un missile étranger (remplacement par l'industriel MBDA des éléments de la chaîne pyrotechnique sur lesquels la France souhaite garder sa souveraineté - en accord avec l'industriel concerné) et, enfin, la production d'un missile entièrement européen.

Comme son collègue Daniel Reiner, M. Jacques Gautier a souhaité qu'une définition claire des spécifications du successeur du MILAN soit faite rapidement afin de ne pas renouveler les erreurs du passé. Il a ajouté qu'il s'était rendu, en compagnie de son collègue, sur le camp militaire de Canjuers afin d'assister à des essais de tir missiles MILAN et qu'ils avaient pu converser longuement avec les officiers chargés de l'expérimentation sur les avantages et les inconvénients comparés des différents produits disponibles.

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