a souligné que la réalisation des photos d'identité représentait entre 10 et 30 % de l'activité d'un magasin et constituait ainsi en quelque sorte pour le photographe ce qu'est la vente de baguette de pain pour le boulanger. L'enjeu est donc de taille sur le plan économique et social, puisque 8 000 emplois sont en jeu, y compris ceux liés au fonctionnement des appareils « photomaton ».
Il a fait état de l'importance des investissements réalisés par les photographes, en 2005, pour s'équiper de nouvelles machines et respecter les nouvelles normes décidées par le ministère de l'intérieur. Comparant ensuite les performances respectives des machines équipant les mairies et de celles, plus perfectionnées, dont se sont dotés les photographes, il a insisté sur les limites des premières qui entraînent un refus fréquent par les mairies des photos de meilleure qualité réalisées par les professionnels alors même qu'elles répondent parfaitement aux normes fixées par le ministère de l'intérieur. Il en découle un mécontentement et des reproches des clients des photographes professionnels et une situation véritablement kafkaïenne.
Compte tenu, en outre, de la perte de temps qu'induit cette nouvelle tâche pour les agents municipaux, alors même que les files d'attente pour l'obtention d'un passeport biométrique sont longues, la solution pertinente consisterait à ce que les mairies renoncent à faire elles-mêmes les photos d'identité et se contentent de les numériser, ce qui permettrait d'ailleurs aux citoyens concernés de conserver leurs photos.
Selon M. Philippe Paillat, il s'agit d'une question de survie pour les photographes, qui ont déjà souffert de la révolution du numérique, laquelle a entraîné la suppression de 6 000 emplois dans la profession entre 1997 et 2005. Il a aussi rappelé la baisse du prix des photos pour le consommateur.