Intervention de Thierry Francq

Commission des finances, du contrôle budgétaire et des comptes économiques de la nation — Réunion du 16 juin 2011 : 1ère réunion
Audition de M. Jean-Pierre Jouyet président de l'autorité des marchés financiers amf

Thierry Francq, secrétaire général de l'Autorité des marchés financiers :

S'agissant du marché parisien des dérivés sur matières premières, Reto Francioni, président de Deutsche Börse, a été clair et je suis assez confiant sur l'absence de délocalisation d'un marché qui fonctionne et prend de l'importance. Le marché du blé à Paris est, en effet, devenu un véritable marché international et connaît une forte croissance. Je souligne cependant que ce marché, bien que de droit français, est géré et régulé depuis Londres.

Le post-marché constitue l'aspect le plus complexe de l'opération de fusion entre NYSE-Euronext et Deutsche Börse. L'importance des volumes traités par Eurex n'incite pas à l'optimisme sur le maintien d'activités à Paris, mais les questions de concurrence et de risque systémique peuvent limiter le processus. On peut penser que les autorités européennes de la concurrence seront soucieuses de maintenir au moins deux grandes chambres de compensation en Europe, en particulier pour les dérivés de gré à gré appelés à être de plus en plus compensés. Politiquement, l'Allemagne doit également donner des gages à la France. Tout cela peut créer une dynamique positive pour le maintien à Paris d'activités de compensation des actions, y compris celles traitées à Francfort, et le développement de capacités de traitement des dérivés de gré à gré. En revanche, il est clair que la compensation des dérivés cotés se fera à Francfort ; c'est d'ailleurs la raison industrielle de ce rapprochement.

L'espoir n'est donc pas perdu, loin de là, mais tout dépendra des banques françaises qui, semble-t-il, ne jouent pas complètement le jeu...

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