Pendant longtemps, le débat a porté sur l'État jacobin. La France est le seul pays où le centralisme ait réussi. La question est de savoir s'il correspond encore à l'état de la société. Je crois qu'aujourd'hui les collectivités territoriales veulent des politiques comme interlocuteurs.
Je ferai trois observations pour conclure. Premièrement, le problème culturel est essentiel ; lorsqu'on constate que les deux préoccupations les plus importantes aux yeux des Français sont le logement et l'emploi, et que personne ne sait qui pilote sur le terrain ces politiques, on ne s'étonnera pas que cela ne marche pas et coûte cher. J'ai proposé que ce soit les régions ou les intercommunalités qui s'en chargent.
Sur le contexte actuel, je suis convaincu que les sociétés occidentales ne s'en sortiront pas sans un effort de responsabilité, d'initiative, d'innovation, de rigueur financière. Cela passe par un monde plus décentralisé.
Enfin, les fonctionnaires d'État sont de grande compétence mais ils sont mal utilisés. En Aquitaine, j'ai pris l'initiative d'ajouter la formation des détenus dans le champ des compétences de la région. Mais les services de l'État veulent contrôler toutes les actions de formation, sinon on me refuse les ressources du fonds social pour l'emploi (FSE). Je souhaite un État fort, avec des moyens et des compétences claires mais il faut arrêter les doublons, passer du dialogue à la concertation et parvenir à un système d'évaluation des compétences publiques et de bonne gestion des fonds publics.