L'émotion liée à la création d'Universciences, avec le rapprochement du Palais de la découverte et de la Cité des sciences et de l'industrie, résulte en partie des différentes origines et traditions des personnels concernés. Ce rapprochement, qui a beaucoup de sens en matière de diffusion de la culture scientifique, doit encore être davantage expliqué aux personnels. Mme Claudie Haigneré et moi-même dialoguons beaucoup et nous devons expliciter à ces derniers la nature exacte des propositions architecturales. Aucun mètre carré d'espace ne sera retiré aux surfaces dédiées tant aux expositions qu'aux expériences et manipulations. En revanche, les surfaces seront rationalisées afin de donner au bâtiment intermédiaire, mutualisé, un rôle de lien entre le Grand Palais et le Palais de la découverte.
En outre, nous devons préserver la spécificité du Palais de la découverte et dialoguer afin d'établir des approches communes aux deux établissements sur des thèmes précis. Ainsi par exemple, la saison 2013-2014 devrait permettre au Grand Palais d'organiser une exposition sur la beauté animale pendant que le Palais de la découverte mettra en avant l'intelligence animale.
Compte tenu des délais nécessaires pour la réalisation des travaux, la circulation du public dans ce bâtiment commun n'est envisageable qu'à compter de 2017-2018.
Ce projet est certes francilien mais, compte tenu de l'extension des surfaces d'exposition - qui passeront de 3 500 à 6 000 m2 -, je souhaite développer la coproduction d'événements avec des musées territoriaux et des centres d'art et de création en région. Il s'agit de concevoir ab initio des expositions comportant deux déclinaisons, l'une en région et l'autre au niveau national.
S'agissant du budget pour 2011, il est rassurant de savoir que sur le budget global des deux institutions confondues, d'environ 140 millions d'euros, l'on compte seulement 20 millions d'euros de subventions de fonctionnement. En effet, la nouvelle institution génère des recettes commerciales substantielles et qui devraient encore augmenter.
Pour ce qui concerne la programmation et le financement des travaux, l'évolution du coût de ces derniers - de 135 millions d'euros hors taxes - est le résultat d'un dialogue entre les services, l'inspection générale des finances et un cabinet d'études extérieur. Je cherche à obtenir du Gouvernement l'autorisation d'entamer une phase de programmation plus fine, d'une année, avant de lancer un concours d'architecture puis de constituer le dossier d'appel d'offres aux entreprises. Dans ces conditions, les travaux devraient raisonnablement commencer en 2013 ou 2014, les études et démarches préalables étant financées sur ressources propres. L'impact budgétaire réel ne se fera donc sentir qu'à compter de cette date.
La question se pose de savoir si nous n'aurions pas intérêt à resserrer le calendrier et, par conséquent, à suspendre la totalité des activités pendant une certaine période. Je pencherais plutôt pour cette solution mais d'autres préfèrent un étalement des travaux dans le temps.
J'attends du Gouvernement :
- la publication, en temps utile, du décret permettant la mise en place de la nouvelle institution au 1er janvier 2011 ;
- l'autorisation de lancement de la phase de programmation plus fine, destinée à éclairer l'avenir.
S'agissant des relations avec l'espace public environnant et avec la Ville de Paris, j'ai rencontré tous les interlocuteurs concernés et je relève un fort consensus en faveur d'une redynamisation du territoire concerné. Toutefois, le terrain d'assiette de l'établissement appartient à la Ville de Paris et il existe une divergence d'appréciation sur les conséquences de cette situation. La Ville a proposé de vendre ce terrain, principe qu'avait accepté le cabinet de l'ancien ministre Aillagon, le montant demandé étant de 23,5 millions d'euros.
Le centre d'accueil de la presse étrangère est aujourd'hui hébergé au rez-de-chaussée du Grand Palais mais une réflexion doit être conduite en vue de mieux valoriser les espaces concernés, afin qu'ils contribuent à la rentabilité générale du projet, sans le dénaturer.
Enfin, je précise que l'établissement assumera lui-même la responsabilité de maître d'ouvrage.