En Alsace, il existe de nombreux panneaux bilingues, et pas seulement à l'entrée ou à la sortie des villes. Cette proposition de loi ne règlerait rien : si le tribunal administratif a enjoint à la commune de Villeneuve-lès-Maguelone de retirer ses panneaux, c'est d'abord pour des raisons de sécurité, parce que le panneau était trop grand : à Souffelweyersheim, si le nom de la commune était traduit, un automobiliste n'aurait plus le temps de lire le panneau... Ensuite, le tribunal a estimé que le nom occitan n'avait aucun fondement historique. Mais en Alsace, l'office linguistique régional ne s'occupe pas de certifier les noms, et chaque commune retient la graphie de son choix, en se fondant sur la prononciation dialectale. Si la loi impose une traduction, il faudra décider qui traduit ! Nous ne sommes pas à l'abri d'un autonomiste puriste qui attaquerait la dénomination choisie par une commune... Enfin, si l'on se met à légiférer pour autoriser ce qui n'est pas interdit, ne faudra-t-il pas le faire pour les noms de rues ? L'intention est noble, mais il faut au moins réécrire ce texte, pour qu'il serve à quelque chose.