Je suis d'un département, le Var, dont on pense qu'il est le premier département boisé de France. S'y posent d'énormes problèmes. Tous les départements forestiers ne sauraient être traités de la même façon. La Franche-Comté est autre chose que la Lorraine, qui est autre chose que le Var, qui souffre à la fois des incendies et des pluies torrentielles.
Avec bien d'autres maires, je déplore la frénésie de classement de l'Office. Vous savez que le pin d'Alep, très présent sous nos climats - seuls sont épargnés le plateau du Verdon, qui compte encore beaucoup de chênes liège et de chênes verts, et les restanques du sud, faites d'oliviers et de câpriers - flambe comme une allumette. La colonisation est d'autant plus rapide que les cultures sont peu à peu abandonnées, y compris dans les zones viticoles. En resterez-vous à la même politique de classement ou êtes-vous prêt à discuter avec les propriétaires et les collectivités ? Songez que ces arbres ne mettent que vingt ans à pousser, mais qu'ils sont susceptibles de flamber en trente secondes, propageant l'incendie...
Comptez-vous proposer des politiques de prévention ? Je suis d'une commune de bord de mer, très touristique, où le danger est réel et où l'Office, ainsi que nous en sommes convenus, envoie ses agents parler avec les propriétaires et les particuliers. Ils sont mieux entendus que le maire : le prestige de l'uniforme...
Ceci pour rappeler qu'il faut une stratégie adaptée. La forêt de Haye à Nancy n'est pas la forêt des Maures ou de l'Esterel. Nous avons des obligations pour ces surfaces inconstructibles. Il est bien difficile d'obliger les propriétaires à débroussailler - car les moutons ne mangent pas tout - les grandes surfaces classées de pins d'Alep...