Intervention de Christian Estrosi

Commission des affaires sociales — Réunion du 9 octobre 2007 : 1ère réunion
Agriculture et santé — Pesticides aux antilles françaises - Audition de M. Michel Barnier ministre de l'agriculture et de la pêche mmes roselyne bachelot-narquin ministre de la santé de la jeunesse et des sports nathalie kosciusko-morizet secrétaire d'etat chargée de l'écologie et M. Christian Estrosi secrétaire d'etat chargé de l'outre-mer

Christian Estrosi, secrétaire d'Etat chargé de l'outre-mer :

Pour conclure, M. Christian Estrosi, secrétaire d'Etat chargé de l'outre-mer, a développé l'idée que la communication sur le dossier des pesticides aux Antilles doit être circonspecte. Il a illustré cette nécessité par le fait que le professeur Dominique Belpomme lui a indiqué, lors d'un entretien, n'avoir jamais affirmé que le chlordécone a des conséquences en matière de santé humaine et de cancer. Il est regrettable, par ailleurs, que les travaux d'épidémiologistes et de chercheurs de l'institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) couvrant plusieurs années et portant sur plus de mille deux cents personnes, ne reçoivent pas le même écho que ce rapport. En matière de santé publique, il faut rassurer sans prétendre que la situation n'aura jamais de conséquence sur la santé, tout en précisant ce que peuvent être ces conséquences et quelles sont les mesures de prévention que l'on est prêt à prendre. A titre d'exemple, les campagnes de dépistage de cancers engagées par les conseils généraux avec l'appui de l'Etat pourraient intégrer cette préoccupation, ce qui permettrait à la population d'avoir une meilleure appréciation de la situation. Il faut donc tout faire et tout dire, mais à partir du moment où la teneur d'un aliment ne dépasse pas les normes, il doit être considéré de bonne qualité. Il faut aussi rappeler que les aliments de qualité sont plus nombreux en Martinique et Guadeloupe que les aliments à risque, car les contrôles y sont sans doute plus importants qu'en métropole, et montrer que l'accroissement des contrôles multipliera les garanties. En outre, toutes les eaux consommées sont vérifiées et traitées, et les sources polluées sont interdites et fermées. Enfin, garantie supplémentaire de la qualité des produits commercialisés, il faut assurer que si certains ont mis sur le marché, sans les soumettre aux contrôles nécessaires, des produits cultivés dans des terres contaminées, des poursuites seront engagées sans faiblesse.

En ce qui concerne l'implication des collectivités territoriales, dont les élus souhaitent le renforcement, le laboratoire du conseil général de la Martinique est remarquable et devrait permettre d'effectuer les analyses de produits sur place, la rapidité du traitement des prélèvements étant de nature à conforter le sentiment de sécurité des consommateurs. Par ailleurs, les élus locaux sont représentés au Grefy.

Enfin, le Gouvernement n'est pas opposé à la demande du président du conseil régional de la Guadeloupe de créer une commission d'enquête parlementaire à l'Assemblée nationale, si celle-ci considère qu'elle en retirerait un complément utile aux analyses et aux propositions du rapport d'information remis en juin 2005 par M. Philippe Edmond-Mariette.

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