Intervention de Ronnie Bar-On

Commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées — Réunion du 28 juin 2011 : 1ère réunion
Echange de vues avec des parlementaires israéliens

Ronnie Bar-On :

Les changements dans le monde arabe sont une bonne nouvelle à long terme, mais, à court terme, un facteur d'inquiétude. Lorsque la révolution des officiers a fait tomber le régime du roi Farouk en Égypte, en 1952, une période de quatre ans d'instabilité s'est ouverte. Il faut s'attendre à ce que le « printemps arabe » ouvre une période d'incertitude et d'instabilité.

En Égypte le problème n'est pas seulement politique, il s'agit avant tout d'un problème économique. La population égyptienne rassemble 85 millions d'habitants, dont 50 % ont moins de 32 ans. 35 % de ces jeunes n'ont pas d'emplois, et ceux qui travaillent vivent avec 1,5 à 2 dollars par jour. Les recettes du tourisme ainsi que les transferts des travailleurs égyptiens dans les pays du Maghreb, de Libye en particulier, sont en chute libre. La situation économique et sociale est donc préoccupante et ne se résoudra pas seule.

L'éventuelle création de façon unilatérale d'un État, en septembre à l'ONU, n'aidera pas les Palestiniens. Une proclamation par l'ONU n'a aucune portée. C'est le Conseil de sécurité qui décide. Pourtant, si cela arrive, cela portera tort à Israël. Quelle serait la validité morale de cette reconnaissance ? J'espère que la France adoptera une position responsable en septembre. La France joue en effet un rôle de leader dans ce domaine. Il convient d'insister sur le respect scrupuleux de l'ensemble des conditions du Quartet. Le nouveau gouvernement palestinien peut donner l'apparence d'une réconciliation entre le Hamas et le Fatah, mais il faudra veiller à ce que l'ensemble de ses composantes accepte les conditions du Quartet, qui sont les conditions d'un véritable dialogue.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion