Je souscris également à tout ce qui vient d'être dit. Je voudrais remercier le président de votre commission de nous recevoir et souligner combien la position de la France est importante pour Israël et pour les nombreux francophiles dont je fais partie.
S'agissant du « printemps arabe », je voudrais souligner qu'il constitue un véritable espoir pour la paix dans la région. Nous étions, nous Israéliens, fiers de posséder la seule démocratie de la région, mais nous serions heureux que de nombreux pays nous rejoignent. Notre objectif est d'être la meilleure démocratie parmi d'autres.
Ce qui est en jeu dans les bouleversements actuels n'est pas seulement de confrontation entre les valeurs démocratiques et une forme de fondamentalisme religieux, entre un Israël démocratique et l'extrémisme, ce sont également des antagonismes identitaires tribaux et régionaux dont les origines sont bien antérieures à la détermination des frontières issues de la Première Guerre mondiale. De ce point de vue, il faut souligner la très forte cohérence d'Israël qui constitue une communauté politique forte malgré son hétérogénéité.
J'ai été toute ma vie engagée à gauche, partisane de la paix. J'ai toujours pensé que, le jour où les Palestiniens auraient un Etat, ils auraient la possibilité de signer un accord de paix, ils le feraient. On se doit de constater qu'ils ne sont pas toujours prêts à faire les sacrifices nécessaires. À la création de l'État d'Israël, les sionistes affirmaient qu'ils se contenteraient d'un État de la taille d'un mouchoir, pourvu que ce soit l'État d'Israël. Ils envisageaient la partition. Or je ne trouve pas chez les Palestiniens la même hauteur de vue. Pour avoir la paix, les Palestiniens doivent faire des concessions. Ils doivent admettre le droit d'Israël à avoir un Etat souverain.