Je tiens à rendre, à mon tour, hommage à nos soldats et nous nous réjouissons également de la libération de nos deux compatriotes journalistes.
Monsieur le ministre, la conclusion que je tire de vos propos est que la France s'est adaptée au calendrier américain. Nous aurions souhaité une décision en amont et, depuis longtemps, s'agissant de la diminution de nos troupes en Afghanistan. Que constatons-nous sur le terrain, où je me suis rendu il y a une dizaine de jours avec l'assemblée parlementaire de l'OTAN : les Américains décident et on exécute. Nous sommes à leur remorque, alors que, politiquement parlant, il eut été préférable d'anticiper. La décision française a-t-elle été discutée avec nos partenaires européens ? Y a-t-il une coordination européenne ?
Vos propos rejoignent les analyses du général Bentegeat, qui déclarait récemment devant l'IHEDN que les motivations de notre intervention en 2002 -éliminer le sanctuaire terroriste afghan- étaient aujourd'hui caduques, car le foyer de ce terrorisme s'est déplacé au Pakistan. Selon lui, le problème n'est pas de partir à moitié ou de rester à moitié mais de sauver la face.
Sur la montée en puissance de nos effectifs, la décision relève entièrement du Président Sarkozy, puisque nous avons constaté que les effectifs ont été portés à 1 600, peu après l'élection présidentielle de 2007, et multipliés par deux un an plus tard pour atteindre aujourd'hui 4 000 hommes.
Sur le dialogue avec les talibans, je voudrais donc vous demander si la France est associée. Savons-nous ce qui se passe ?
S'agissant de la diminution de nos troupes, on peut certainement trouver les quelques centaines d'hommes sans pour autant déstabiliser nos troupes en Kapisa et Surobi. Il existe un vrai besoin de transfert de ces troupes combattantes sur les actions de formation. C'est du reste ce qu'ont prévu de faire nos alliés canadiens.