En réponse aux intervenants, M. Philippe Mangin a apporté les éléments suivants :
- dans le contexte des règles de commerce internationales, il ne faut pas s'attendre à la possibilité de réintroduire le principe de préférence communautaire ;
- le droit de la concurrence risque de défavoriser les organismes français en les empêchant de constituer des entités de taille suffisante face aux concurrents européens ;
- dans la filière laitière, la France est allée au-delà des exigences européennes en s'interdisant une augmentation de la production ; le modèle canadien ne peut toutefois pas être envisagé pour l'Europe, en raison de l'impossibilité d'obtenir un accord des vingt-sept États membres en faveur d'une gestion administrative de la production de lait ;
- les coopératives sont un rempart contre la délocalisation ; une participation des agriculteurs au capital des usines, qui pourrait être encouragée sur le plan fiscal, favoriserait l'implantation de celles-ci dans les territoires ;
- la question de l'alimentation humaine, qui est passée au second plan pendant les discussions relatives au climat, doit être portée non seulement par le monde agricole mais aussi par tous les participants au débat public et notamment les intellectuels ;
- s'agissant de la relation avec les distributeurs, il est important de reconstruire une relation directe avec le consommateur, notamment par un retour vers les circuits courts et de proximité.