Intervention de Guy Fischer

Réunion du 17 juillet 2008 à 15h00
Démocratie sociale et temps de travail — Question préalable

Photo de Guy FischerGuy Fischer :

Nous souscrivons très largement aux arguments développés par notre collègue Gisèle Printz.

Nous avons l’étrange impression qu’il y a un rapprochement terrible entre la traduction législative de la position commune, même si nous pouvons avoir quelques interrogations sur sa mise en œuvre concrète, et l’ajout des dispositions relatives au temps de travail, dont nous pouvons légitimement douter qu’elles aient fait l’objet de la moindre concertation.

S’agissant de la réforme du temps de travail, nous sommes bien plus là dans le cadre des vieilles lunes patronales et libérales sur le sujet, tout juste rénovées dans la sphère sarkozienne ! Telle est la réalité ! Il s’agit de mettre en œuvre la politique du Président de la République.

Ces mesures procèdent donc de l’inconscient collectif des milieux patronaux, que le Président de la République avait si bien traduit au début de l’année, en affirmant, comme l’a fait également M. Devedjian par la suite, qu’il fallait en finir avec les 35 heures !

Mais le chef de l’UMP n’avait pas dit alors que ce n’était pas avec les 35 heures qu’on allait en finir, mais tout simplement avec la durée légale du travail, une notion qui a commencé de trouver une traduction législative bien avant que Martine Aubry ne conçoive les deux lois qui sont aujourd’hui accusées de tous les maux !

Dans ce texte, il s’agit non pas d’offrir de nouvelles libertés au salarié, mais bien de le plier aux contraintes expresses du processus de production et de l’utilisation du capital matériel, et je vous ferai grâce, mes chers collègues, de mon jargon !

Dans l’esprit des auteurs de ce projet de loi, il faut notamment raccourcir les délais d’amortissement des investissements. Comme si la réduction du temps de travail dans notre pays ne s’était jamais traduite par un accroissement de la productivité, une efficience renforcée de l’investissement productif et le développement, bien souvent, de nouveaux secteurs d’activité. Comme si, rappelons-le encore et toujours, les gains de productivité n’avaient pas précédé, plutôt qu’accompagné, le mouvement de réduction du temps de travail et ne l’avait rendu économiquement possible !

Or nous considérons que nous allons inverser, avec ce texte, la tendance enregistrée depuis pratiquement le début du xxe siècle. C’est pourquoi nous voterons cette motion tendant à opposer la question préalable.

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