La tolérance fait partie des valeurs républicaines, puisque la République n’interdit pas de se déclarer royaliste. Cet exemple, presque caricatural, permet, me semble-t-il, de mieux saisir la difficulté.
En général, je recommande de se référer aux principes républicains, qui, eux, peuvent être précisément décrits par des textes, plutôt qu’aux valeurs républicaines, qui sont beaucoup moins précises et renvoient à une dimension plus métaphysique.
Sur ce point, soyons plus précis. Le critère que nous évoquons aujourd’hui se substitue, comme cela a été dit, à celui du comportement patriotique, introduit à la Libération, et tout à fait pertinent à cette époque. Aujourd’hui, une telle précision ne vise qu’une unique organisation, comme cela vient d’être dit par mes camarades communistes et socialistes, voilà un instant. Il s’agit des syndicats liés à une organisation politique, à savoir le Front national, qui a déjà fait des tentatives dans le domaine syndical. Or personne, sur ces travées, ne veut entendre parler de tels représentants syndicaux dans les entreprises.
Nous pouvons donc nous en convaincre, mes chers collègues, en apportant une telle précision, nous permettrons au juge, qui n’est jamais que celui qui met en œuvre la loi, de se référer à une norme qui deviendrait unique pour tout le territoire. Sinon, on risque vraiment d’avoir des différences d’interprétation ! En effet, un militant de l’extrême droite ne se prétend pas hostile à la République, loin de là ! Parfois, il va même jusqu’à s’en réclamer, affirmant que nul n’est plus républicain que lui.
Nous le savons bien, la notion de République recueille des définitions différentes.