Intervention de Bruno Grouès

Mission commune d'information sur les politiques de lutte contre la pauvreté et l'exclusion — Réunion du 5 février 2008 : 1ère réunion
Audition de Mm. Arnaud Vinsonneau adjoint au directeur général chargé des relations institutionnelles bruno grouès conseiller technique et Mme Jeanne Dietrich chargée de mission au pôle « lutte contre les exclusion » de l'union nationale interfédérale des oeuvres et organismes sanitaires et sociaux uniopss

Bruno Grouès :

a ensuite indiqué que l'UNIOPSS fondait désormais ses actions et ses propositions dans le domaine du logement sur quatre grands principes : personne ne doit subir la contrainte de vivre à la rue ; l'Etat doit être garant de l'accès et du maintien dans un logement décent ; le logement doit rester la finalité de tous les dispositifs d'accueil et d'hébergement ; l'accompagnement social doit être systématiquement proposé aux personnes concernées. Afin d'augmenter rapidement le nombre de logements sociaux, l'UNIOPSS demande ainsi que tout nouveau programme immobilier de 10 logements ou plus comporte obligatoirement 20 % de logements sociaux.

Mme Jeanne Dietrich a par ailleurs fait part de l'inquiétude des associations sur la baisse du volume des contrats aidés. En effet, cette baisse est justifiée par l'embellie économique, mais celle-ci ne profite pas au public-cible de ces contrats. De plus, cette réduction est paradoxale, a-t-elle estimé, au moment où l' « activation » des aides sociales est affichée comme une priorité. La sanctuarisation annoncée de ces contrats dans le domaine de l'insertion par l'activité économique (IAE) n'est pas de nature à rassurer les associations, car nombre d'entre elles ont un rôle d'insertion important sans pour autant relever de l'IAE à proprement parler. Quant au futur contrat unique, l'UNIOPSS souhaite qu'il soit un contrat de droit commun, simple et adaptable dans sa durée hebdomadaire comme dans la durée du contrat lui-même.

Concernant la santé, M. Bruno Grouès s'est félicité de l'instauration de la CMU, mais a regretté que les titulaires de l'allocation adulte handicapé (AAH) et du minimum vieillesse, c'est-à-dire plus d'un million de personnes, soient exclus du bénéfice de la couverture maladie universelle complémentaire (CMUC). L'UNIOPSS demande ainsi que la CMUC bénéficie à toutes les personnes vivant sous le seuil de pauvreté.

Quant à l'aide médicale d'Etat (AME), elle souffre d'une sous-estimation budgétaire initiale, qui donne aujourd'hui l'illusion d'une hausse très forte des dépenses. L'UNIOPPS estime qu'il est très difficile pour ses bénéficiaires potentiels d'accéder à l'AME, notamment du fait de l'obligation de domiciliation, et demande donc qu'elle soit fondue dans la CMU. Enfin, l'UNIOPSS préconise le renforcement des permanences d'accès aux soins de santé (PASS) dans les hôpitaux, qui sont d'une grande utilité. Malheureusement, ces permanences ne sont pas toujours mises en place.

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