Intervention de Roland Muzeau

Mission commune d'information sur le bilan et les perspectives d'avenir sur les politiques conduites envers les quartiers en difficulté depuis une quinzaine d'années — Réunion du 18 octobre 2006 : 1ère réunion
Examen du rapport

Photo de Roland MuzeauRoland Muzeau :

s'est félicité de la qualité du travail mené par la mission, d'autant plus remarquable que beaucoup de rapports sur la politique de la ville ont déjà été publiés, et du parti pris retenu de ne pas centrer toute l'analyse sur les seuls événements de l'automne dernier.

Notant que nombre de propositions ne constituent en fait que des voeux pieux, il a déploré que d'autres réunions ne soient pas prévues avant la publication définitive du rapport.

Il a regretté l'absence de développements sur les pratiques discriminatoires à l'embauche de certains employeurs, en raison du quartier d'origine, où il n'y a pas que des « gens inemployables », de la ville de résidence ou du patronyme.

Il a insisté, en outre, sur l'aggravation des phénomènes de paupérisation, découlant, en particulier, du travail à temps partiel.

Prenant pour exemple le cas du département des Hauts-de-Seine, il a estimé que le rapport devait également mettre en lumière la responsabilité du préfet, seule autorité à pouvoir déterminer le montant des pénalités infligées aux communes ne respectant pas les dispositions législatives en matière de logement social.

Il a également considéré que le rapport n'avait pas de position suffisamment tranchée sur la question de la carte scolaire, et s'est interrogé sur le bien-fondé de l'élargissement de son périmètre dans des zones géographiques qui ne recouvrent, pour l'essentiel, que des populations défavorisées.

Il a regretté, par ailleurs, que le thème de la santé ne soit pas abordé dans le rapport, alors même que les travaux de la mission ont permis de révéler les difficultés d'accès aux soins dans certains quartiers, notamment chez les jeunes, en particulier dans le domaine de la prévention bucco-dentaire.

Evoquant les questions de sécurité, il a souligné un décalage entre le constat dressé par la mission et les propositions trop modestes du rapport. Revenant sur l'engrenage de la violence et de la répression dont souffrent de nombreux quartiers, il a estimé que la présence d'une police de proximité permettait d'éviter l'enclenchement d'une telle logique découlant, pour l'essentiel, du recours aux brigades anti-criminalité (BAC). Il a souligné la difficulté de la mission confiée aux policiers dans certains quartiers, ainsi que les conséquences de la pénurie des moyens humains dans le département des Hauts-de-Seine.

Il s'est félicité, en revanche, de l'action menée au sein des maisons de la justice et du droit, qui contribue fortement à réduire le nombre de litiges remontant devant les tribunaux. Il a regretté, toutefois, que les moyens qui y sont affectés soient aujourd'hui fortement réduits.

Il a également exprimé sa perplexité concernant la proposition du rapport visant à ouvrir le service citoyen national aux résidents étrangers, alors que le droit de vote ne leur est pas accordé.

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