Intervention de Christophe de Margerie

Mission commune d'information sur la notion de centre de décision économique et les conséquences qui s'attachent, dans ce domaine à l'attractivité du territoire national — Réunion du 25 avril 2007 : 1ère réunion
Audition de M. Christophe de Margerie directeur général de total

Christophe de Margerie :

a souligné la grande importance de ces sujets, d'autant plus qu'il a relevé que l'étranger se posait de nombreuses questions sur l'attitude de la France face à la mondialisation de l'économie.

Prenant l'exemple de son groupe, présent dans 130 pays et qu'il a qualifié de « global » ou « international », de préférence au vocable « multinational », il a estimé qu'il convenait, pour des acteurs de ce type, de se faire accepter dans chacun des pays où ils travaillent. Puis, ayant constaté que des entreprises françaises comme Total pouvaient exercer leurs activités d'autant plus aisément dans un pays donné que les entreprises dudit pays pouvaient elles-mêmes se développer en France, il s'est, de façon plus générale, fait l'avocat de la clause de réciprocité figurant dans la loi n° 2006-387 du 31 mars 2006 relative aux offres publiques d'acquisition (OPA).

a ensuite rappelé l'ancienneté des liens unissant l'Etat à Total, depuis la création de la Compagnie française des pétroles (CFP) par la puissance publique en 1924. Acceptant pour son groupe la définition de « champion national », il a toutefois reconnu que Total avait pu, par le passé, « s'éloigner de ses bases », notamment en raison de ses défis de développement à l'international, et qu'il convenait de mettre de nouveau en exergue, en France, le caractère français de l'entreprise. Il a indiqué, à cet égard, que le siège du groupe avait vocation à demeurer en France à long terme, que 40 % de ses effectifs, soit environ 40.000 personnes, étaient Français, de même que 27 % des personnes recrutées en 2006, et que Total avait développé de nombreux centres de recherche sur le sol national, mettant en regard de ces chiffres la fraction relativement modique, soit 5 %, des bénéfices du groupe issus de ses activités françaises. Il a déclaré, de plus, que 34 % des actionnaires de Total étaient Français, ceux-ci représentant le premier « bloc » au sein du capital du groupe, qui est par ailleurs coté sur d'autres places boursières, comme New York.

Il a ensuite fait valoir que, fort de ses liens politiques dans de nombreux pays du monde, notamment en Afrique, Total pouvait appuyer l'action diplomatique de la France et aider à l'implantation de certaines entreprises françaises à l'étranger, regrettant, de ce point de vue, une relative « sous-utilisation » de son groupe.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion