A M. Christian Gaudin, rapporteur, qui l'avait interrogé quant à la possibilité d'une nouvelle vague de rapprochements entre pétroliers, à l'instar de celle de la fin des années 1990, les compagnies occidentales demeurant des producteurs modestes au regard de certaines entreprises nationales, M. Christophe de Margerie a répondu qu'il ne souhaitait pas un tel mouvement, mais que, si des groupes concurrents fusionnaient, Total pourrait être, à son tour, contraint de se positionner. Il a fait valoir que le « vrai sujet » résidait plutôt dans la volonté d'ouverture de l'accès à leurs réserves par les pays producteurs. Il s'est déclaré pessimiste à cet égard, observant que le mouvement actuel de fermeture risquait de se traduire par un renchérissement du coût de l'énergie et par une forte hausse des dépenses d'investissement des sociétés pétrolières.
Puis M. Christian Gaudin, rapporteur, lui ayant demandé des précisions quant à l'organisation des centres de décision de son groupe, M. Christophe de Margerie a expliqué que Total décentralisait les fonctions « support » ainsi que les fonctions relatives au développement local dans les pays où il travaillait, mais que les décisions relatives aux grands investissements étaient prises à Paris, du fait de l'importance des risques à assumer. Il a relevé que l'ensemble des états-majors des branches est situé à Paris, à l'exception de la pétrochimie, dont le siège est localisé en Belgique, héritage de l'accord de fusion entre Total et Petrofina.
s'est enfin interrogé sur l'importance stratégique des énergies alternatives pour l'avenir des groupes pétroliers. En réponse, M. Christophe de Margerie a expliqué que Total devait faire face, en premier lieu, aux demandes de ses clients en termes d'énergies fossiles, mais que les énergies propres constituaient un secteur de développement crucial, en phase avec les préoccupations de la société, observant toutefois que les opérateurs spécialisés restaient trop peu nombreux.