Effectivement, nous avons débattu dans le passé des lignes à haute tension ou encore de l'obésité, objets d'étude de l'office, mais je crains que nous ne puissions trouver, d'ici à fin février 2012 date de l'interruption de nos travaux, un créneau dans l'ordre du jour de la séance publique pour organiser un débat sur les perturbateurs endocriniens.
Sur les résidus médicamenteux, les grands groupes chargés de la gestion de l'eau avancent... très lentement. C'est que la diversité des molécules rend le traitement très coûteux. Oui, il y a des mâles féminisés et des femelles masculinisées : les prélèvements de poissons en aval des stations d'épuration sont fort intéressants pour les chercheurs.
Dans les perturbateurs endocriniens, ce n'est pas la dose qui fait systématiquement le danger : je l'ai dit, une dose forte pourra n'avoir aucun impact ; l'effet, statistiquement, suit une courbe de Gauss. Il y a tout de même des cibles sensibles, j'en ai parlé, femmes enceintes, enfants dans leur vie intra-utérine et à leur naissance. On a interdit le bisphénol A dans la fabrication des biberons, mais le lait maternel en contient tout autant...
Sur les cancers hormono-dépendants, j'ai noté que l'Académie nationale de médecine était d'une grande prudence à l'égard des études menées sur les perturbateurs endocriniens et leur influence sur les cancers, du testicule par exemple... Je précise à Catherine Deroche que les statistiques relatives aux cancers de la prostate ou du sein comportent toujours une correction de l'effet vieillissement. Le cancer du sein - mais n'oublions pas qu'il y en a de multiples formes - subit l'incidence de nombreux facteurs, bien sûr. Quant au dépistage du cancer de la prostate, on s'interroge actuellement sur son utilité en fonction de l'âge - jusqu'à quel âge faut-il le maintenir, soixante-dix ans ou plus ? Je vous renvoie au rapport de Bernard Debré.
Dans les problèmes environnementaux, la dimension européenne est essentielle. Il a fallu du temps pour installer le système Reach mais aujourd'hui celui-ci fonctionne. La procédure se met en place progressivement, elle a d'abord visé les molécules les plus dangereuses. En matière de pesticides, plusieurs ont été interdits. La France peut prendre des mesures de prévention, mais s'agissant de l'industrie, c'est au niveau européen qu'il faut agir. J'ai rencontré des industriels, les grands groupes ne sont pas fermés à la discussion. Certains se sont interdit de recourir à des phtalates à chaîne courte - plus on allonge la molécule, moins elle passe du contenant au contenu mais cela renchérit le coût de fabrication.
Il faudrait approfondir le travail interministériel. Sur le médicament, les laboratoires Servier n'ont pas été exemplaires...