Le dispositif proposé est très dangereux pour l'avenir de la répartition des officines de pharmacie sur le territoire. Des regroupements d'EHPAD sont tout à fait envisageables en zones rurales. Si ceux-ci créaient une pharmacie à usage intérieur, ils risqueraient de susciter de réelles difficultés pour les officines de pharmacie existantes dont le chiffre d'affaires serait forcément impacté. Au final, les économies réalisées seraient, selon moi, inexistantes, tandis que le réseau d'officines serait totalement déstructuré alors qu'il a, jusqu'à présent, grâce au système de licence, réussi à se maintenir. Lors de la création d'une officine, on tient compte du nombre d'habitants et donc d'usagers potentiels. Les résidents des EHPAD en font partie. La possibilité pour ces établissements de créer une pharmacie à usage intérieur conduira à supprimer la clientèle actuelle des officines existantes. Il ne faudra donc pas s'étonner si les pharmaciens, demain, demandent des subventions pour maintenir leur activité. J'ai été pharmacien, je sais ce qu'il en est. Non seulement le dispositif prévu ne sera pas source d'économies, mais il contribuera à dégrader le service rendu : par exemple, le week-end, la pharmacie à usage intérieur ne sera pas forcément ouverte. Enfin, il est dit dans l'exposé sommaire de l'amendement que la problématique abordée est « déconnectée de celle relative à l'expérimentation de l'intégration des médicaments dans le forfait soins ». Je ne suis pas d'accord avec cette analyse.