En réponse, M. Carlos Ghosn a indiqué que :
- le capital du groupe devait rester ouvert. La sortie de l'Etat, qui détient 15 %, de celui-ci ne mettrait pas aujourd'hui l'entreprise en péril, même si le rôle des pouvoirs publics dans son développement avait été bénéfique dans le passé. Ses performances et la qualité de son management constituaient pour le groupe la meilleure façon de préserver son indépendance et de se prémunir contre d'éventuelles tentatives extérieures de prises de contrôle ;
- les véhicules à pile à combustible ne seraient pas rentables avant 2015, le développement du recours à l'hydrogène, déjà plus ou moins techniquement maîtrisé, ne pourrait être possible qui si son coût baissait de 90 % et si la question de l'alimentation en hydrogène était réglée ;
- la société SNR, pour rester compétitive, envisageait un partenariat avec l'entreprise japonaise NTN (New Technology Network), fournisseur de Nissan, préservant sa contribution à l'activité économique de la Haute-Savoie. Il s'agissait donc d'un mariage entre fournisseurs de l'Alliance ;
- l'avenir de l'activité poids lourd du groupe dépendait du partenariat avec Volvo, dont Renault, comme actionnaire, respectait la culture et le management, conformément à la pratique qui avait contribué au succès de l'alliance avec Nissan ;
- Renault se donnerait les moyens de sa politique par une réduction du coût de ses investissements, aujourd'hui deux fois plus élevé que celui de Honda, et par une augmentation de ceux liés à l'enrichissement de la gamme ;
- le fait que Renault réalise 50 % de son bénéfice en France était un facteur de vulnérabilité, ce qui impliquait d'augmenter la profitabilité du groupe à l'étranger. Il ne s'agissait donc pas de substituer aux sites français des sites étrangers, mais d'éviter de dépendre d'un seul pays.
a donc estimé que l'entreprise avait intérêt à préserver sa profitabilité sur le marché français, en évitant des erreurs telles que celles ayant accompagné la conception et le lancement du modèle Modus, tout en améliorant ses résultats à l'étranger.
Il a indiqué que le projet d'implantation du groupe en Iran suivait son cours aussi bien que possible compte tenu de la situation actuelle de ce pays et que le succès, inattendu et ne résultant pas d'une stratégie délibérée, de la Logan en Europe de l'Ouest constituait une opportunité à exploiter.
En réponse à la question de M. Jean Arthuis, président de la commission des finances, sur la TVS, il a regretté que les constructeurs français n'aient pas été consultés ou même informés, et a observé que les constructeurs nationaux étaient davantage respectés et écoutés par les pouvoirs publics au Japon où ils détiennent plus de 90 % des parts de marché, qu'en France.