Répondant tout d'abord aux questions de M. Maurice Blin, M. Denis Ranque a expliqué que l'idée d'EADS était probablement de constituer un « Boeing européen », ayant des activités équilibrées entre l'aviation civile et l'aviation militaire. Il a mis en doute l'opportunité de la constitution d'un tel groupe qui, selon lui, serait handicapé par l'absence d'un « Pentagone européen ». Il a estimé que l'Europe avait plutôt besoin, d'une part, d'un « Airbus fort » pour concurrencer Boeing sur ses activités civiles, d'autre part, de groupes puissants pour concurrencer Boeing sur ses activités militaires. De plus, il a souligné qu'une prise de participation d'EADS au capital de Thales impliquerait nécessairement l'apport à Thales des activités d'électronique de défense d'EADS. Il a relevé, enfin, que Thales comptait Boeing parmi ses clients, situation qui aurait été compromise par un rapprochement avec EADS. Il a indiqué ne pas savoir si EADS maintenait ses ambitions sur Thales.
Au sujet de l'entrée de Thales dans le capital de DCN, M. Denis Ranque a redit qu'à son sens, cette étape nationale avait vocation à être suivie d'une consolidation au niveau européen. Il a toutefois expliqué que la consolidation du rapprochement entre Thales et DCN, préalable nécessaire au passage à l'étape suivante, prendrait plusieurs années.
Il a ensuite indiqué que Thales avait beaucoup oeuvré, en tant qu'intermédiaire, au programme de « porte-avions franco-britannique ». Il a souligné que, si ce dossier paraissait n'avancer que lentement, les équipes étaient au travail et que les délais normaux étaient respectés. Il a expliqué qu'à la fin de l'année 2006, les gouvernements disposeraient des conclusions de l'évaluation du taux d'éléments communs que pourraient intégrer les porte-avions français et britannique, taux qui conditionnera la suite du programme.
Enfin, répondant à la question de M. Paul Girod, s'il n'a pas souhaité déterminer de répartition optimale de l'effort d'équipement entre armées et sécurité civile, M. Denis Ranque a estimé, qu'en tout état de cause, la France ne consentait pas à un effort suffisant pour sa sécurité civile. Il a souligné qu'outre le niveau de dépense lui-même, la multiplicité des acteurs concernés (Etat, collectivités territoriales, industriels, organisateurs de manifestations diverses...) ne favorisait pas une gestion optimale de cette dépense.