M. Leleux connaît bien France Télévisions, puisqu'il en est un des administrateurs. Oui, nous voulons donner à France 3 une dimension plus régionale ; oui, nous souhaitons aller vers un projet en syndication. A la rentrée 2011, nous avons fait travailler les régions sur une offre de programmes régionaux qui n'étaient pas identiques d'une région à une autre, ce qui était nouveau. Auparavant, quand nous ouvrions une heure, toutes les chaînes régionales de France 3 diffusaient le même programme, un magazine culturel, un documentaire de découverte ou un spectacle vivant. Nous allons procéder différemment et c'est tout l'esprit de la syndication : nous ouvrons des plages horaires, mais les directions régionales choisiront leurs propres programmes. En outre, la notion de région ne doit plus être entendue comme une notion administrative : il s'agira de « plaques » plus ou moins étendues. Ainsi, le Sud-Ouest, de Toulouse et de Bordeaux, pourra diffuser un magasine sur l'aéronautique.
Aujourd'hui, nous menons un travail d'évaluation pour voir ce qui fonctionne. A partir de là, nous verrons comment faire bouger les choses après avoir repéré les créneaux horaires favorables dans chaque région. Il y a, par exemple, un différentiel considérable d'une région à l'autre à midi : cela va de 3 % d'audience dans certaines régions à 24 % dans d'autres. En Picardie, les émissions régionales marchent nettement moins bien que dans le Nord voisin. Nous devons donc travailler sur la pertinence de l'offre régionale afin d'aller vers la syndication. J'ai dirigé des journaux régionaux pendant un certain nombre d'années et j'ai constaté que la presse quotidienne régionale avait du mal à se diffuser dans les grandes villes alors que, dans les zones rurales, l'attachement à cette presse est très fort.
Il y a une dizaine d'années, on pensait que l'offre privée locale allait se multiplier. Il n'en a rien été, car les ressources publicitaires n'ont pas suivi. Seul le service public peut assumer la télévision locale ou régionale.