C'est la première fois que vous intervenez ici, aussi je vous souhaite bonne chance dans vos fonctions de ministre. Mais les choses ne vont pas être simples pour vous, car vous êtes le cinquième ministre en quatre ans et demi et le contexte financier est très difficile.
Le budget des sports est plus que jamais un budget de misère. C'est le dernier du quinquennat, et vous rappelez la volonté présidentielle en la matière. Or, l'engagement qui avait été pris de porter les crédits du sport à 3 % du budget général n'a pas été tenu : ces crédits représentent aujourd'hui 0,15 %. C'est dérisoire. Ne pensez-vous pas que c'est l'échec d'un certain modèle économique du sport ? Ce modèle anglo-saxon a voulu nous faire croire que le privé allait régler tous les problèmes. Aujourd'hui, les entreprises n'investissent nullement dans le sport, la fondation du sport a disparu, et Lagardère a échoué dans l'athlétisme et le tennis. De plus, le privé ne peut pas intervenir dans le milieu scolaire, ni sur le problème de l'équité territoriale. Ce modèle a donc des limites sérieuses.
Je voudrais ensuite évoquer l'Assemblée du sport qui s'est tenue en 2011. Elle a réuni des centaines d'acteurs, avec des propositions très intéressantes. Je voudrais que vous nous disiez lesquelles de ces propositions le ministère a retenues, car c'est loin d'être évident.
Le Sénat a adopté en mai 2011 une proposition de loi portée par le groupe RDSE. C'était un texte généraliste et très consensuel sur l'éthique sportive : l'égalité hommes-femmes, le dopage, la corruption. Quelle suite entendez-vous lui donner ?
Concernant les Jeux olympiques de Londres, je remarque qu'aucune dépense liée au versement des primes aux médaillés n'est inscrite dans le budget. Je ne peux croire que vous n'en attendez aucun, il s'agit donc d'un manque de sincérité de votre budget. Cela représente tout de même 4 millions d'euros, selon les estimations.
Par ailleurs, je voudrais savoir si vous êtes pour ou contre la clause de compétence générale aux départements et aux régions en matière sportive. Le Président de la République a relancé le débat, en marquant sa préférence pour la commune et l'État. Beaucoup d'équipements de proximité ont besoin d'un sérieux dépoussiérage. Comme les communes et les Établissements publics de coopération intercommunale (EPCI) sont incapables de le financer, il serait nécessaire à mon sens de préserver les financements croisés.
Enfin, j'aborderai la question des agents sportifs. Il y a un débat clivant au Parlement à ce sujet. Qui les finance ? Nous pensons que ce devrait être les sportifs eux-mêmes, et non pas les clubs.
Nous recevons enfin beaucoup de messages d'inquiétude des acteurs du terrain, notamment des ligues régionales qui dénoncent un manque de dialogue avec les structures déconcentrées de l'État. Dans cette multiplicité des interlocuteurs, on ne s'y retrouve pas. Il faut clarifier la situation.