Intervention de David Douillet

Commission de la culture, de l'éducation et de la communication — Réunion du 16 novembre 2011 : 1ère réunion
Loi de finances pour 2012 — Audition de M. David Douillet ministre des sports

David Douillet, ministre des sports :

Je vais vous répondre tout d'abord sur le financement du sport. Le modèle français totalise une dépense globale de 36 milliards d'euros :

- 11 milliards d'euros des collectivités territoriales, une somme qui est stable depuis 2009 ;

- 17,4 milliards d'euros de la part des ménages ;

- 4,3 milliards d'euros de l'État dont 3,5 milliards d'euros consacrés à la formation des enseignants d'éducation physique et sportive ;

- 3,3 milliards d'euros des entreprises ;

- 1,2 milliard d'euros des médias, notamment via les droits de retransmission.

Outre ces financements, quelles seraient les pistes nouvelles ? On pourrait par exemple faire avancer l'idée de « concept élite » du sport, qui a été évoquée en Europe.

Effectivement, les grandes entreprises peuvent se désengager ou adopter une attitude dite de « la danseuse du patron ». Pour éviter cela, il faut créer de réelles passerelles entre le monde du sport et le monde des entreprises. Ces mondes ne se connaissent pas mutuellement. J'ai le même constat que vous : quand on cherche des mécènes pour une candidature, ils viennent éventuellement, mais souvent ensuite il ne se passe plus rien ensuite. Cela a été le cas à Annecy. C'est pour cela qu'il faut créer des liens en amont, qu'il faut travailler ensemble avant même de solliciter de l'argent. Par exemple, les réseaux internationaux considérables du sport pourraient profiter aux entreprises. Ce n'est pas fait. Le monde diplomatique y est favorable, et j'ai pu l'en convaincre lors de mes précédentes fonctions. La France dispose du deuxième réseau diplomatique au monde, il faut que cette ressource soit mise à profit. Pour continuer à financer le sport, il y a encore beaucoup de travail. Je veux le mettre en place.

Vous m'avez interpellé sur l'Assemblée du sport. Je la trouvais trop complexe, bien que totalement pertinente. Elle était trop fournie, à tel point que c'était un problème : je l'ai donc réduite à 23 sièges, pour que chacun d'eux soit concerné et réellement présent. N'y voyez pas une vision négative de l'Assemblée : je l'ai restreinte pour la spécifier et la valoriser.

Concernant la proposition de loi de M. Yvon Collin que vous avez évoquée, j'y vois beaucoup de choses très intéressantes et je voudrais qu'elle soit inscrite à l'ordre du jour de l'Assemblée nationale. Nous sommes en discussion avec Matignon à cette fin, mais il y a un véritable embouteillage législatif. J'userai de tout mon poids !

Je souhaiterais maintenant vous parler plus précisément de mon budget. Il représente en réalité 0,3 % du budget de l'État. Je suis d'accord avec vous ; le Président de la République lui-même, qui est un grand défenseur du sport français, aimerait pouvoir donner beaucoup plus. Mais les contraintes actuelles, vous les connaissez aussi bien que moi. Conserver le budget dans ces conditions est déjà un exploit. C'est un acquis de haute lutte, je me bats tous les jours pour le préserver.

Pour les médailles, M. Lozach, vous avez raison. J'aimerais pouvoir fixer le nombre de médailles et faire en sorte qu'elles soient toutes gagnées ! Mais tant qu'elles ne sont pas connues, on ne peut qu'estimer. Inscrire un chiffre au budget pourrait être problématique. Ce sera donc inscrit en loi de finances rectificative, comme c'est le cas tous les ans.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion