Nous étions à Melun, il y a quelques semaines, pour y accueillir la troisième promotion en partance pour Haïti. J'ai pu constater combien ces jeunes étaient fiers de leur engagement : la solidarité n'est pas pour eux un mot creux. Dès le lendemain du séisme, les jeunes du service civique adapté à l'outre-mer étaient sur place. Si la première promotion a pu connaître quelques difficultés, des conventions ont été passées, depuis, notamment avec France volontaires, pour assurer leur formation.
Reste à améliorer la mobilité à l'international, qui concerne aujourd'hui quelque deux cents jeunes, pour la plupart en Haïti. Il faut saluer leur courage. L'an dernier, dans la situation difficile qui a marqué là bas l'entre deux tours de l'élection présidentielle, en pleine épidémie de choléra, ces jeunes ont refusé d'être rapatriés. Un seul l'a été, qui avait contracté la maladie, et y est retourné dès sa sortie de l'hôpital. Passionnés, énergiques, animés d'une envie de donner, ils méritent d'être bien formés. C'est ainsi que grâce à la formation professionnelle, un jeune charpentier de 22 ans a pu participer à la construction d'un hôpital en bois à Port-au-Prince.
Nous avons passé convention, je l'ai dit, avec Jacques Godfrain, ancien ministre de la coopération et président de France volontaires, mais aussi avec l'Office franco-québécois pour la jeunesse ou encore avec l'Office franco-allemand de la jeunesse, fidèles en cela à l'esprit du traité d'amitié passé après guerre par le général de Gaulle et Konrad Adenauer entre nos deux pays. Notre objectif est de nous mettre en mesure d'envoyer 500 jeunes à l'international, en nous assurant de la qualité et de la sécurité des missions, qui se doivent d'être attractives, pour éviter toute rupture anticipée de contrat. Ces jeunes ont donc une formation, un tuteur, et nous veillons à la qualité des missions qui leur sont proposées.
Ils proviennent de l'ensemble du territoire : la répartition géographique est équilibrée, et reflète celle des 16-25 ans. Un effort particulier a cependant été engagé en faveur des territoires ultramarins, où 300 jeunes ont été recrutés pour lutter contre l'épidémie de dengue. Les jeunes qui accomplissent leur service civique outre-mer bénéficient de surcroît d'une majoration de leur indemnité, pour tenir compte du coût de la vie. Elle est ainsi de 1 000 euros à Wallis-et-Futuna.
Nous associons également les directions départementales de la cohésion sociale, afin de garantir un bon maillage territorial ; elles ont consenti un effort en faveur des associations locales, et si le dispositif avait d'abord agrégé les têtes de réseau comme Unis-Cité, nous sommes revenus à l'équilibre, pour favoriser les structures de proximité.