Orientant ensuite son propos vers la puissance comparée des entreprises américaines et européennes, M. Nicolas Véron a constaté que l'écart de capitalisation entre les entreprises de ces deux continents était essentiellement dû à la différence de valeur cumulée des entreprises technologiques, particulièrement des entreprises actives dans le domaine des technologies de l'information et de la communication.
Il a enfin déclaré que le mouvement de mondialisation des entreprises s'effectuait parallèlement en Europe et aux Etats-Unis, soulignant que le caractère européen des entreprises européennes était en moyenne aussi marqué que le caractère américain des entreprises américaines. Il a observé, en revanche, qu'au sein de l'Europe, la nationalité des entreprises était de moins en moins marquée, notant qu'en d'autres termes, les grands groupes européens pouvaient se définir de moins en moins comme, par exemple, français ou allemands, mais de plus en plus comme européens. Il a considéré que les pouvoirs publics devaient intégrer cette évolution dans leur réflexion, notamment dans le cadre de la conception de leur politique de soutien aux entreprises. En outre, il a estimé que le caractère de plus en plus insaisissable de la nationalité des grandes entreprises européennes accentuerait, à terme, la mobilité des sièges sociaux et la concurrence territoriale au sein de l'Europe pour les attirer.