Intervention de Patrick Artus

Mission commune d'information sur la notion de centre de décision économique et les conséquences qui s'attachent, dans ce domaine à l'attractivité du territoire national — Réunion du 18 octobre 2006 : 1ère réunion
Audition de M. Patrick Artus directeur de la recherche et des études économiques et financières d'ixis corporate investment bank

Patrick Artus :

a souligné que les « noyaux durs » avaient implosé, car ils conduisaient à une double stérilisation des fonds propres, fonctionnaient mal du fait de mésententes entre dirigeants, et n'avaient guère d'impact sur le terrain. Ce type d'opérations, selon lui, était voué à l'échec s'il n'était pas légitimé par une stratégie industrielle, et créait de surcroît des difficultés au regard de la concurrence commerciales entre les parties concernées. Evoquant d'autres solutions, il a estimé que la création de fonds de pension permettait certes de disposer de capacités d'investissement en capital, mais que la lente montée en régime de ces fonds, en moyenne sur une durée de trente ans, induisait une désynchronisation par rapport aux besoins. L'action d'un grand investisseur tel que la Caisse des dépôts et consignations pouvait être bénéfique, mais risquait de se heurter rapidement à un problème de taille critique insuffisante. La promotion de l'épargne salariale était également une voie judicieuse, pour autant qu'elle fût investie en actions. Il a rappelé qu'il importait bien, selon lui, d'annoncer clairement quels seraient les secteurs et entreprises protégés, à l'instar de ce que faisaient les Etats-Unis, notamment dans un domaine tel que le pétrole.

Puis il a abordé la question de la valorisation des territoires et a jugé que les pôles de compétitivité représentaient une réelle avancée, mais qu'une gestion régionale se révélerait sans doute plus adaptée, ainsi que le faisaient déjà l'Italie et l'Espagne. Les montants concernés étaient également encore insuffisants, de l'ordre d'1,5 milliards d'euros, alors que l'Espagne avait mobilisé près de 10 milliards d'euros. Il a ensuite développé le dispositif de rapatriement des chercheurs en Catalogne, qui s'était révélé efficace, via un comité de sélection et de recrutement et la garantie du paiement du différentiel de salaire.

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