Intervention de Patrick Ricard

Mission commune d'information sur la notion de centre de décision économique et les conséquences qui s'attachent, dans ce domaine à l'attractivité du territoire national — Réunion du 25 octobre 2006 : 1ère réunion
Audition de M. Patrick Ricard président directeur-général de pernod-ricard

Patrick Ricard :

a souligné que le capitalisme familial permettait de garantir la présence au capital de la société d'un « noyau dur » pérenne et axé sur le long terme, susceptible de ne pas trop « écouter les bruits de la rue » et de construire des marques sur la durée, à la différence des fonds spéculatifs qui étaient focalisés sur le court terme mais n'en influençaient pas moins la stratégie des entreprises, ce qui constituait, à ses yeux, un vrai problème. Il a également confirmé qu'il avait récemment annoncé son futur retrait de la présidence du groupe d'ici novembre 2008, et a estimé que son successeur immédiat ne serait probablement pas un membre de sa famille.

S'agissant de la défense des sociétés contre les offres hostiles, il a considéré que la meilleure défense résidait surtout dans les bonnes performances de l'entreprise et dans sa valorisation boursière. Il a relevé que les conseils d'administration des sociétés américaines disposaient parfois d'une très grande latitude dans la mise en place de défenses statutaires, telles que l'attribution à un actionnaire de la quasi-totalité des droits de vote pour une fraction bien moindre du capital. Il a estimé que les « bons Breton » figurant dans la récente loi sur les offres publiques d'acquisition n'avaient pas vocation à protéger les dirigeants en place, mais à mieux valoriser la société-cible pour le bénéfice des actionnaires, et a rappelé que la clause statutaire de Pernod-Ricard, tendant à plafonner les droits de vote à 30 %, ne pouvait plus s'appliquer, conformément à cette même loi, dès lors que l'initiateur d'une offre venait à détenir au moins les deux tiers du capital de la société.

Puis M. Patrick Ricard a évoqué l'intégration d'Allied Domecq, qui s'était révélée relativement aisée car elle s'était surtout effectuée au niveau régional. Il a ajouté que le siège social de cette entreprise, qui était situé à Bristol et employait 450 personnes, avait été fermé. Il s'est félicité de l'attitude de ces salariés qui, bien que nombre d'entre eux n'aient pas souhaité rejoindre la France et aient donc été reclassés, avaient fait preuve d'une grande implication et de professionnalisme jusqu'à la date de transfert du siège.

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