S'agissant du capitalisme familial, M. Jean Peyrelevade a souscrit à l'idée de son nécessaire développement, tout en répétant qu'il ne pourrait être mesuré qu'après la collecte d'informations et de statistiques précises sur son périmètre actuel. De la même façon, en ce qui concerne le partage de la valeur ajoutée entre les revenus du travail et ceux du capital, il a souligné l'absence de connaissance sur la part des profits réalisés respectivement en France et à l'étranger. Intégrant dans les revenus liés au capital l'amortissement, le revenu net, les intérêts et le profit net, il a fait remarquer que ce dernier élément représentait moins de 10 % de l'ensemble. Il a fait état des travaux de Michel Didier mettant en évidence un mouvement de transfert financier des prêteurs aux actionnaires, du fait de la diminution des taux d'intérêt réels depuis une quinzaine d'années.
Il a estimé que la France se singularisait par une double tradition rédemptrice vis-à-vis de l'argent (en raison du poids historique du catholicisme et du marxisme) et par de plus faibles opportunités d'ascension sociale, notamment au bas de l'échelle des revenus. Il a suggéré la mise au point de législations globales génératrices de contrepouvoirs, citant le développement de l'actionnariat salarié, qu'il a préconisé d'augmenter de 4 % à 6 ou 8 %, tout en reconnaissant qu'il n'était pas encore perçu de façon assez dynamique. Il a également proposé de regrouper les salariés actionnaires dans des associations auxquelles seraient délégués leurs droits de vote, ainsi qu'une incitation à l'augmentation de la durée de détention des titres, actuellement de 7 mois en moyenne pour les investisseurs institutionnels.