Intervention de amiral Alain Oudot de Dainville

Commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées — Réunion du 23 octobre 2007 : 1ère réunion
Pjlf pour 2008 — Audition de l'amiral alain oudot de dainville chef d'état-major de la marine

amiral Alain Oudot de Dainville, chef d'état-major de la marine :

L'amiral Alain Oudot de Dainville a apporté les éléments de réponse suivants :

- le développement de la piraterie et du trafic de stupéfiants n'est pas inéluctable. Les Etats doivent s'organiser et coopérer afin de faire face à ces menaces. Tel est le cas autour du détroit de Malacca. Cependant, cette lutte est pénalisée par des obstacles d'ordre juridique et il convient de faire évoluer le droit international ;

- les aéronefs du groupe aérien peuvent effectivement opérer à partir de la terre pendant la période d'indisponibilité du Charles-de-Gaulle, les avions embarqués étant parfaitement polyvalents. Cependant, l'absence de porte-avions pénalise l'entraînement aux manoeuvres d'appontage ; l'état-major étudie actuellement des sessions d'entraînement aux Etats-Unis pour les Rafale et les Hawkeye et au Brésil pour les Super-étendard ;

- l'armée de l'air et la marine ont déjà mutualisé les formations aéronautiques et participent au dispositif d'entretien interarmées des aéronefs ;

- la disponibilité des Rafale a été supérieure à 75 % au premier semestre 2007, mais la disponibilité globale des aéronefs intègre également celle d'appareils anciens, comme le Super frelon ;

- le fonctionnement de la SIMMAD donne globalement satisfaction à la marine, mais la structure peut encore améliorer ses performances, notamment en réduisant le nombre de ses contrats ;

- le lancement du programme du deuxième porte-avions relève désormais d'une décision politique, les marines française et britannique s'étant efforcées de faire converger leurs besoins au maximum. Un effort reste à accomplir sur le partage industriel qui est un élément clé du dossier. L'emport de l'arme nucléaire sur le porte-avions, s'il est intégré dès le début du programme, représente un surcoût de 50 millions d'euros, correspondant, pour l'essentiel, à un aménagement spécifique de la soute à munitions ;

- les suppressions de postes concerneront les écoles et les services de soutien, les forces devant être préservées ;

- la fonction « ressources humaines » comporte quatre éléments indissociables : le recrutement, la formation, la fidélisation et la reconversion. La moyenne d'âge des marins est de 29 ans ; il est donc impératif de leur offrir la possibilité d'une seconde carrière. La marine dispose d'un service de reconversion très efficace, qui reclasse plus de 70 % des personnes qui quittent le service. Elle y a d'autant plus intérêt qu'elle paie les allocations de chômage, dont le montant s'élève à environ 15 millions d'euros par an ;

- la rémunération au mérite ne concerne qu'un nombre très limité de personnes : le major général, le directeur du personnel, le directeur du service de soutien, le directeur du commissariat et le chef d'état-major, à qui sont assignés des objectifs très précis. Si ce processus reste embryonnaire, il est enclenché ;

- le deuxième porte-avions devrait être un bâtiment à équipage réduit. Son armement devrait nécessiter 900 marins ;

- la marine est dans un processus continu de rénovation qui concerne pour les deux prochaines décennies les frégates, le deuxième porte-avions et les sous-marins nucléaires d'attaque. On ne peut donc pas affirmer que la marine opère un renouvellement complet de ses équipements dans la période à venir.

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