Loin de moi l'idée de prétendre que le débat sur l'Afghanistan est clos ! Je serais sans doute bien imprudent d'avoir des certitudes absolues. Les 49 pays contributeurs ont défini une stratégie et nous devons nous y tenir. Ce n'est pas une raison pour ne pas être d'une extrême vigilance. Les points de vue sont contrastés : les uns considèrent que nous marquons des points, d'autres sont beaucoup plus réservés.
Sur le calendrier de retrait en Surobi, nous pensons que ce district répond aux normes fixées pour le transfert de responsabilité, puisque la sécurité y a été rétablie. C'est aux autorités afghanes de l'apprécier et de fixer le calendrier. Je ne sais si ce sera en février ou en octobre.
La situation dans la Kapisa n'est pas stabilisée et nous y menons des opérations dures qui nous permettent d'avancer. Les pertes du côté des insurgés sont lourdes, mais nous avons donné pour instruction à nos troupes d'éviter les dommages collatéraux : il ne faut pas de victimes civiles lors de nos interventions, ce qui conduit nos troupes à prendre des risques. C'est d'ailleurs à cette occasion qu'un de nos soldats a été touché par une rafale de mitraillette et qu'il en est mort. D'autres intervenants prennent moins de précautions. En Kapisa, nous avons encore beaucoup à faire et nous redéployerons nos troupes de Surobi en Kapisa.
Enfin, une « enthousiaste morosité », ce n'est déjà pas si mal... Ca pourrait être une morosité déprimée. S'il y a un peu d'enthousiasme, c'est déjà une bonne chose. Comme je l'ai dit, des préoccupations se font jour, mais il y a une adhésion globale. Je vais réunir le 1er février les commandants des bases de défense pour examiner avec eux les modalités de mise en place des 60 bases de défense en métropole et outre-mer dans le courant de cette année. Nous avons déjà le retour d'expérience des 18 bases qui fonctionnent.
En ce qui concerne la concertation, j'ai dit au Conseil supérieur de la fonction militaire que la discipline, force principale des armées, ne doit pas se relâcher, mais qu'elle doit être compatible avec des modalités d'expression et de concertation améliorées. Un groupe de travail s'est constitué au sein du Conseil supérieur pour y réfléchir et me faire des propositions.