Intervention de Alain Juppé

Commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées — Réunion du 25 janvier 2011 : 1ère réunion
Audition de M. Alain Juppé ministre de la défense et des anciens combattants

Alain Juppé, ministre de la défense :

Lors de mon déplacement, durant lequel j'ai pu observer l'extraordinaire popularité d'Hugo Chavez, j'ai rencontré le ministre des affaires étrangères, le conseiller politique de Lula, M. Garcia, qui reste au même poste et le ministre de la défense, M. Jobim : les trois m'ont dit qu'ils militaient pour le Rafale. Ils ont ajouté qu'il était normal que la nouvelle présidente s'approprie le dossier et que la décision serait prise dans un délai relativement rapide, après le Carnaval, qui n'aura lieu cette année que début mars. Je suis revenu du Brésil confiant. Quand j'ai lu qu'il s'agissait de remettre à plat le dossier, j'ai puisé dans le souvenir de mes entretiens des raisons de rester confiant...

J'ai retiré de mon voyage en Afghanistan l'absolue nécessité de s'équiper de drones efficaces et modernes. Il s'agit d'un outil qui permet à la fois la surveillance globale et la conduite des opérations, puisqu'il intervient en soutien des forces armées. Le Harfang arrive au bout de ses possibilités et les militaires américains m'ont vanté les mérites du Predator. Fin février, je devrai trancher entre les trois hypothèses possibles : soit un prolongement du Harfang qui pourrait être rénové, « rétrofité », soit le lancement d'un projet franco-israélien mais dans un délai bref, puisqu'il s'agit de couvrir la rupture capacitaire à partir de 2014, soit acheter des Predator. En outre, nous avons la perspective de travailler avec les Britanniques sur un drone MALE de nouvelle génération mais qui ne sera disponible qu'après 2020. Nous avons donc une dizaine d'années à couvrir. Mon agenda est donc toujours le même et le délégué général pour l'armement m'assure que son rapport sera prêt fin février. Par conviction et par tempérament, je n'ai pas très envie d'acheter étranger, mais nous sommes obligés de tenir compte des demandes opérationnelles de nos forces, qui ont besoin d'un drone de qualité. Je serais heureux de reparler de cette question avec vous, monsieur le sénateur, avant de prendre ma décision.

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