Intervention de Alain Juppé

Commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées — Réunion du 25 janvier 2011 : 1ère réunion
Audition de M. Alain Juppé ministre de la défense et des anciens combattants

Alain Juppé, ministre de la défense :

J'ai rencontré la communauté française de Niamey et je leur ai expliqué notre politique. Le Quai d'Orsay a fait passer de zone verte à zone orange toute la région de Niamey, mais c'est un peu déclaratoire, puisque cela revient à dire aux gens de faire attention. J'ai demandé à la communauté française de bien faire fonctionner les systèmes d'ilotage. J'ai lancé un appel à toutes les entreprises pour qu'elles se dotent de plans de sécurité efficaces. De ce point de vue, elles ont été un peu légères. J'ai rencontré récemment la présidente d'Areva qui m'a indiqué que son plan de sécurité était prêt et qu'elle attendait sa validation définitive par la cellule de crise du Quai d'Orsay. J'ai également appelé les organisateurs de voyages à cesser d'amener des touristes au pays Dogon ou ailleurs. Actuellement, nombre de festivals culturels sont organisés dans le nord du Mali et nous craignons que des voyageurs ne s'y rendent à titre individuel et ne s'y fassent kidnapper.

Faudra-t-il recommencer l'opération militaire ? Oui et non : je suis favorable à une attitude ferme, mais j'espère que nous sauverons la prochaine fois nos otages.

En Côte d'Ivoire, la situation actuelle n'est bonne ni pour les Ivoiriens, ni pour M. Ouattara. Il faut donc renforcer la pression sur M. Gbagbo. J'espère que les sanctions financières porteront bientôt leurs fruits ; M. Ouattara a décrété un embargo sur les exportations de cacao, mais a-t-il les moyens de le faire respecter ? La hausse des prix compense d'ailleurs la baisse des volumes. Faut-il aller plus loin, et chasser M. Gbagbo du pouvoir par la force ? La France, pour sa part, n'interviendra pas militairement en Côte d'Ivoire : ce serait désastreux, et pour elle, et pour M. Ouattara. Il appartient à la Cedeao de prendre ses responsabilités ; le Nigéria a les moyens d'agir.

Quant au plan Vigipirate, il reste au niveau rouge, même si l'attentat d'hier à Moscou a conduit à renforcer la visibilité de nos soldats à l'aéroport de Roissy. J'étais à la gare Montparnasse il y a peu, et j'ai pu constater l'effet très dissuasif de la présence de soldats armés.

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