Intervention de Frédéric Mitterrand

Commission de la culture, de l'éducation et de la communication — Réunion du 1er juillet 2010 : 1ère réunion
Audition de M. Frédéric Mitterrand ministre de la culture et de la communication

Frédéric Mitterrand, ministre de la culture et de la communication :

Sans être obsédé par la répression et la déploration de l'abaissement moral de notre société, il me semble nécessaire de mieux expliquer à tous les citoyens que la protection de notre patrimoine est de la responsabilité de chacun. Telle préfète quittant la préfecture en emportant tapis et meubles, l'anecdote est aussi drôle que tragique ! Nous avons dû renoncer à l'installation lumineuse de M. de Castelbajac entourant la statue équestre d'Henri IV sur le Pont-Neuf à l'occasion de la commémoration de sa mort parce qu'elle était régulièrement vandalisée par des individus ivres mort.

Monsieur Ralite, vous avez lancé une charge - c'est de bonne guerre - contre la RGPP. Qualifié par certains de fossoyeur du service public, comme sur tel tract de la CGT, j'ai quelques réticences à vous suivre sur ce chemin. Le problème de la sécurité n'est pas lié à la RGPP. Externalisation de la sécurité ne signifie pas réduction de la préoccupation de sécurité. Sans affirmer que cela constitue une solution, je note que le Quai Branly, qui a fait ce choix de l'externalisation, n'a jamais été cambriolé. Quant au Musée de Fontainebleau, la décision d'une externalisation temporaire a pour but d'ouvrir de nouveaux espaces au public durant l'été.

Monsieur Renar, les directeurs de musées placés sous l'autorité directe du ministère de la culture, qui sont neuf fois sur dix des conservateurs de musée, ont la responsabilité hiérarchique de la sécurité. Quant aux musées qui dépendent de collectivités territoriales, les équipements sophistiqués n'assurent pas une protection totale : leur technicité pose des problèmes d'utilisation, d'entretien, de réparation - pour lire la notice d'une machine à laver, il faut presque être prix Nobel ! -, leur coût est un obstacle. Chaque collectivité doit réfléchir aux moyens d'assurer la sécurité de son patrimoine. J'ai visité deux petits musées, dont l'un près de Clermont-Ferrand et l'autre dans le Morvan. Grâce aux personnes merveilleuses qui en ont la charge, ces musées ont trouvé un système adapté à la modicité de leurs moyens. Peut-être est-ce parce que leurs responsables se sentent totalement concernés... Car il y a aussi des personnes négligentes. D'où la nécessité de véritables campagnes auprès des citoyens...

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