Le budget triennal nous affecte 24,2 milliards, dont 22,2 milliards pour les missions que nous vous présentons maintenant. La mission « Sécurité » s'inscrit dans un contexte contraint, ce qui nous a incités à des mesures structurelles importantes. Le rapprochement de la gendarmerie et de la police dégage des synergies logistiques et opérationnelles ; des cellules anticambriolage ont été créées en octobre 2009 ; une unique direction de la coopération internationale réunit, à leur demande, les directions existantes de la police et de la gendarmerie ; des unités de coordination interviennent en matière de transports.
Créée le 14 septembre 2009 à Paris et en petite couronne, la police d'agglomération donne de bons résultats ; elle est en passe d'être étendue à Lille (c'est effectif) et à Lyon (avec le premier semestre 2011 pour objectif) ; Marseille et Bordeaux sont envisagées. Tout cela demande de la concertation avec les élus car le statu quo est plus aisé, mais l'on va dans le bon sens.
Les brigades spécialisées de terrain sont des unités territoriales de quartier (UTEQ) rénovées. Leur bilan est intéressant et réconfortant car les résultats inégaux montrent que la pâte humaine lève bien quand l'encadrement est de qualité. J'ai changé leur nom en brigades spécialisées de terrain pour que l'opinion publique comprenne mieux et parce que je me suis rendu compte à Toulon qu'il fallait parfois avancer par zone plutôt que par quartier. On dressera le bilan chaque année : il y avait 34 UTEQ, on en créera 26 et j'en ai annoncé deux à Toulon et à Perpignan.
Des réorganisations sont issues de la RGPP, avec un souci incontestable d'économies, ainsi sur le réseau de formation.
Notre stratégie peut se résumer ainsi : à problème identifié, réponse ciblée. Nous avons mis en place des plans d'action opérationnels contre les cambriolages, contre les bandes violentes. Je remercie d'ailleurs le Parlement d'avoir voté la loi qui donne des résultats. Ce phénomène majeur des bandes violentes menaçait de se répandre hors des grandes agglomérations, de toucher des villes comme Limoges et de plus petites villes. Nous luttons contre tous les trafics de stupéfiants : il n'y a pas, d'un côté, le noble démantèlement de grands réseaux internationaux qui partent du Cap-Vert, traversent le Maghreb et innervent l'Europe, et, de l'autre, les dealers des cages d'escalier. En Seine-Saint-Denis, le préfet Lambert a organisé la visite de 3 800 halls d'immeuble - j'ai assisté à certaines d'entre elles. Même l'opposition reconnaîtra les résultats de la lutte contre les violences dans les stades. Nous avons eu un incident majeur, avec la mort d'un membre d'un club de supporters, le 28 février, à la suite d'une rixe. Nous avons créé une division de lutte contre le hooliganisme, renforcé la sécurité aux abords des stades. Depuis lors, nous n'avons pas eu de problème important à l'occasion de matchs, même lors de la rencontre PSG-OM, pour laquelle nous avions une petite inquiétude.
La violence contre les personnes âgées n'est qu'un aspect de la sécurité aux personnes. Elle ne représente pas moins un défi en raison du vieillissement de la population, car elle concerne 20% des personnes âgées, dont les deux tiers sont victimes de vols avec ruse. Nous avons pris une initiative avec le plan tranquillité seniors, dont la presse régionale a plus parlé que la nationale. Les cambriolages ont été presque inexistants pour les personnes concernées par le plan.
L'an dernier, nous étions entrés dans une phase de hausse de la délinquance ; nous avons désormais renoué avec une baisse de la délinquance globale : moins 3,4% sur les neuf premiers mois de l'année. Pour être tout à fait transparent, je précise que les chiffres de septembre ne sont pas très bons, mais la tendance de l'année sera à la baisse. La baisse est spectaculaire pour les atteintes aux biens : moins 30%, et moins 3% encore sur les neuf premiers mois de l'année 2010. On sait que les violences aux personnes sont un point de mire. Lorsque j'ai dit à la tribune du Sénat qu'elles avaient augmenté de 50% de 1997 à 2002, M. Chevènement s'est récrié. J'ai vérifié, il avait raison de contester ce chiffre, la hausse avait atteint 60,8%.
Nous sommes passés de 10,8% de progression annuelle à 3% l'an et même 1% en septembre : nous avons cassé cette spirale.
Nous avons également obtenu des résultats sur les cambriolages, qui connaissaient une augmentation de 13% et de 14% en août et septembre 2009.