Intervention de François Fortassin

Commission des affaires économiques — Réunion du 16 janvier 2008 : 1ère réunion
Agriculture — Elevage ovin - examen du rapport d'information

Photo de François FortassinFrançois Fortassin, rapporteur :

Soulignant que l'élevage pastoral s'étendait, dans certains départements de montagne, sur 25 à 30 % du territoire, M. François Fortassin, rapporteur, a fait valoir l'expérience encourageante des Hautes-Pyrénées où, à l'initiative du conseil général, ont été mises en place des mesures de soutien aux bergers et éleveurs gardiens et à leurs conditions de travail qui, en dépit de volumes financiers limités, se sont révélées très efficaces en favorisant une augmentation de la charge de troupeaux sur les estives.

Puis il a complété la liste des mesures préconisées dans le rapport en vue de soutenir la filière :

- l'implantation de petites unités d'abattage « à taille humaine » réparties sur des micro territoires d'éleveurs ovins, au plus proche des lieux de production ;

- une meilleure valorisation de l'animal, et particulièrement de son « cinquième quartier », s'inspirant notamment de l'exemple britannique et consistant à innover en commercialisant des produits originaux et adaptés à l'évolution des modes de consommation ;

- un renforcement de la promotion auprès des consommateurs, passant par une meilleure utilisation des crédits européens, la mise en avant du caractère naturel et durable des productions ovines, et la présentation, par exemple par de grands chefs, des différentes façons d'accommoder l'agneau ;

- une relance des circuits courts évitant les intermédiaires et permettant aux exploitants d'améliorer leur marge et de satisfaire une clientèle de proximité ;

- un enrichissement de l'étiquetage des produits, afin de mieux informer les consommateurs, mais également les détaillants bouchers. Il serait ainsi opportun, a-t-il expliqué, de rendre obligatoire la mention de l'origine de la viande, sans que celle-ci soit indûment associée avec celle du lieu d'abattage lorsqu'il est différent. Il faudrait également imposer l'affichage de la date d'abattage de l'animal, afin que le consommateur sache qu'une viande qu'il achète « fraîche » peut avoir été abattue jusqu'à près de trois mois auparavant. Enfin, le prix payé à l'éleveur devrait également figurer sur l'étiquette des produits, du moins de ceux non transformés, afin d'informer le consommateur sur la répartition des marges.

Regrettant que les éleveurs, qui ont mis des siècles pour se débarrasser des prédateurs, en subissent à nouveau la menace, il a estimé que le nombre important de loups dans les massifs alpins rendait aujourd'hui possible, et même nécessaire, leur régulation. Puis notant que la réintroduction de l'ours dans les Pyrénées mobilisait de très nombreux acteurs et paniquait les éleveurs, il a procédé à une démonstration du système téléphonique de localisation en temps réel des populations d'ours dans son département.

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