Cette audition constitue un moment privilégié pour notre comité dans la mesure où elle nous donne l'occasion d'échanger avec les parlementaires. Je procèderai, dans un premier temps, à une brève présentation de l'historique de la mise en place du comité de suivi et de ses responsabilités.
Ce comité a été institué en janvier 2008, pour une période de cinq ans, afin de suivre l'application de la loi relative aux libertés et responsabilités des universités (LRU). Ce texte a introduit, en effet, une véritable révolution au sein du monde des universités et de la recherche. Composé de douze personnalités qualifiées et de quatre parlementaires (deux députés et deux sénateurs), notre comité a pour mission d'évaluer l'impact de cette législation sur le paysage universitaire français.
Au cours de la période récente, nous avons pu observer une prise de conscience progressive de l'importance des questions de compétitivité dans les domaines universitaire et de la recherche, consécutivement à deux chocs extérieurs :
- en 2000, la stratégie de Lisbonne a introduit au coeur des priorités de l'Union européenne la construction d'une économie de la connaissance fondée sur l'innovation, avec l'ambition d'élever l'Europe au rang de centre mondial d'excellence de la recherche scientifique ;
- en 2003, la publication du classement de Shanghai, dans lequel la première université française ne figurait qu'au 65ème rang, a révélé que la France accusait une perte de terrain sur le plan international, non seulement vis-à-vis de ses concurrents américains, britanniques et allemands mais également vis-à-vis de nouveaux pays en pointe dans le domaine de la recherche comme la Chine ou la Corée du Sud.
Dans ce contexte, le législateur est intervenu en 2006 pour créer les pôles de recherche et d'enseignement supérieur (PRES), dans une logique de renforcement de la visibilité internationale de nos établissements d'enseignement supérieur via des regroupements disposant d'une taille critique, et de mutualisation des moyens des sites universitaires afin d'améliorer l'efficacité de nos dispositifs de recherche.
En 2007, le vote de la loi LRU a permis de conférer aux universités une autonomie qui leur faisait, depuis trop longtemps, défaut. Ce texte s'est également employé à améliorer la gouvernance de nos établissements universitaires par la diminution de la taille de leurs conseils d'administration, et à susciter le développement de structures nouvelles afin de mettre en oeuvre des initiatives d'excellence dans le domaine de la recherche.