Intervention de Aymeri de Montesquiou

Commission des finances, du contrôle budgétaire et des comptes économiques de la nation — Réunion du 15 mai 2008 : 1ère réunion
Finance internationale — Fonds souverains - table ronde sur la stratégie d'investissement des fonds souverains : rentabilité à long terme ou contrôle sectoriel

Photo de Aymeri de MontesquiouAymeri de Montesquiou :

a souligné l'écart dans l'évaluation de l'encours dont dispose le fonds souverain des Emirats Arabes Unis, l'Abu Dhabi Investment Authority (ADIA), estimé entre 250 et 875 milliards de dollars, et le poids du Fonds de réserve national pour les retraites irlandais, dont le montant atteint 28 milliards de dollars dans un pays beaucoup moins peuplé que la France et qui a rattrapé, puis dépassé, le niveau de vie de la France en l'espace de seulement vingt ans.

Pour M. Jean-Paul Betbèze, le Fonds de pensions irlandais présente cette caractéristique d'être entièrement public et de recueillir l'ensemble des investissements du pays pour le paiement des pensions futures, ce qui explique son poids financier.

Procédant à l'aide d'une vidéo-projection, M. François Bujon de l'Estang, président de Citigroup France, a souligné le rôle croissant des fonds souverains comme véhicules d'investissement, devenus un des principaux modes d'investissement alternatif dans le monde.

D'ores et déjà, leur encours dépasse celui des « hedge funds » et des fonds de capital-investissement, mais les encours les plus importants restent nettement inférieurs à ceux des gérants de capitaux comme Barclays Global Investors, State Street Global Advisors ou Fidelity Investment.

Il a ensuite cité l'exemple de plusieurs prises de participations de fonds d'investissement au capital de grandes sociétés, à l'instar du Government Investment Corporation (GIC) de Singapour dans la banque UBS, ou de China Investment Corporation (CIC) dans le groupe de capital-investissement Blackstone. En ce sens, il a relevé que les investissements dans le secteur financier réalisés par les fonds souverains, minoritaires en 2006 (3,8 % de leurs investissements totaux), étaient devenus prépondérants en 2007 (63,8 % des investissements totaux).

Cet essor est effectivement lié, d'une part, au déséquilibre croissant de changes des Etats-Unis et des Etats membres de l'Union européenne, dont les déficits commerciaux cumulés sont équivalents à ceux des Etats en situation d'excédent commercial (principalement, le Moyen-Orient et l'Asie) et, d'autre part, à une accélération de l'augmentation des réserves de change, en hausse de 140 % au cours des cinq dernières années. Par ailleurs, il a souligné que le prix du baril de pétrole constituait naturellement un facteur décisif de l'augmentation du montant de pétro-dollars disponible.

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