Intervention de Laura Restelli Brizard

Commission des finances, du contrôle budgétaire et des comptes économiques de la nation — Réunion du 15 mai 2008 : 1ère réunion
Finance internationale — Fonds souverains - table ronde sur la stratégie d'investissement des fonds souverains : rentabilité à long terme ou contrôle sectoriel

Laura Restelli Brizard :

- les fonds à stratégie industrielle sont essentiellement représentés par les trois entités chinoises, qui cherchent à pérenniser des ressources énergétiques hors de Chine et à faciliter des transferts de technologie, et ciblent des secteurs tels que les télécommunications, les médias et les matières premières. Mme Laura Restelli Brizard a considéré qu'ils portaient un risque industriel non négligeable, en particulier du fait de la faible réciprocité de l'ouverture commerciale. Elle a également évoqué la probable création d'un fonds souverain indien, qui pourrait présenter des caractéristiques proches de ceux de la Chine, en raison d'un biais protectionniste analogue ;

- les deux fonds souverains de la Russie contribuent également à accroître les ressources énergétiques hors des frontières russes, mais dans le cadre d'une stratégie politique, en tant que moyen de pression sur les Etats voisins. Les éventuelles craintes sur les investissements de ces fonds devraient faire l'objet d'un débat politique, mais peuvent être alimentées par une certaine opacité, notamment sur l'oligarchie des compagnies russes de production et de distribution énergétiques ;

- les fonds du gouvernement norvégien, respectivement dotés de 322 milliards de dollars et 2,6 milliards de dollars, illustrent une stratégie relativement passive et sécurisée, intermédiaire entre celle d'un fonds de pension et celle d'un fonds de capital-investissement. Elle a rappelé que la transparence de leurs objectifs d'investissement et allocations d'actifs était réelle, que leurs comptes étaient audités et qu'ils adhéraient à une charte éthique. Le portefeuille du fonds de pension du gouvernement norvégien est exposé à 60 % aux actions, soit environ 3.000 participations, qui ne dépassent pas, individuellement, 3 % du capital des sociétés détenues ;

- enfin, la stratégie des autres fonds, parmi lesquels ceux du Brésil et du Nigeria, est encore assez floue et méconnue, et repose sur une plus grande proportion de titres non cotés.

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