Intervention de Catherine Dumas

Commission de la culture, de l'éducation et de la communication — Réunion du 11 mai 2011 : 1ère réunion
Maison de l'histoire de france — Présentation du rapport d'information

Photo de Catherine DumasCatherine Dumas, rapporteur :

La Maison de l'Histoire de France ne doit rien ignorer de l'évolution des sociétés. La condition de la femme, l'alimentation, la ruralité y auront toute leur place. Telle est d'ailleurs la vocation des enclaves thématiques de la galerie chronologique. Dans les musées des beaux-arts, le visiteur est libre d'aller à ses goûts, mais dès que l'on touche à l'histoire, il semble que nous redevenions tous des élèves, et qu'il nous soit interdit d'exercer notre liberté. La Maison de l'Histoire de France doit la rendre à chaque visiteur, en le portant à s'interroger sur les faits historiques. D'où la nécessité d'une tête de réseau, indispensable également pour accueillir les grandes expositions internationales.

Le socle retenu n'est pas parfait, j'en suis d'accord. Mais n'oublions pas que le musée n'aura pas de collection propre, d'où la nécessité d'un réseau qui résume les grandes périodes historiques. Sans doute sera-t-il bon de le compléter pour le rendre plus représentatif. Mais même si, comme vous le dites, les lignes ont bougé, l'histoire à retracer n'en reste pas moins celle de notre pays, de même que le musée de Berlin retrace l'histoire de l'Allemagne selon une muséographie qui montre comment le territoire a évolué. Ce sera tout l'intérêt de la galerie chronologique, faite pour récapituler le divers.

Le coût du projet sera de 70 millions d'euros hors taxes, sot près de 94 millions d'euros TTC. Ce sera l'occasion de réhabiliter certains lieux vétustes qu'abrite le quadrilatère et de restituer au public des bâtiments d'une incontestable valeur historique, comme l'hôtel de Rohan, aujourd'hui inoccupé : les Archives ne l'utilisent pas, je l'ai vu de mes yeux, c'est une situation qu'un élu ne saurait cautionner. Il faudra donc réfléchir à une répartition astucieuse, étant entendu que les Archives doivent rester au centre du projet. Les négociations engagées avec le cabinet du ministre ont déjà acté que tout ce qui est antérieur à 1790 restera sur place, de même que le minutier des notaires parisiens. Quant aux ateliers de reliure, je les ai visités - vous savez mon intérêt pour les métiers d'art. Les locaux qui les abritent sont mal appropriés, alors que ces ateliers mériteraient d'être mis en valeur.

Des États généraux sont nécessaires, précisément parce que tout de façon complémentaire à la création de la Maison de l'Histoire de France, il faut renforcer les moyens de l'enseignement de l'histoire. D'où ce rapport, qui m'a permis de le vérifier. Le projet a besoin du dialogue pour parvenir à la rigueur d'un projet scientifique. Au cours de ma mission, entre octobre et avril, j'ai vu les choses se construire peu à peu, ce qui a nettement contribué à détendre les relations et à nourrir la discussion.

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