Intervention de Murat Mercan

Commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées — Réunion du 19 mai 2009 : 1ère réunion
Echange de vues avec une délégation de la commission des affaires étrangères de la grande assemblée de turquie

Murat Mercan, président de la commission des affaires étrangères de la Grande Assemblée de la République de Turquie :

s'est félicité de la qualité des échanges qui avaient eu lieu avec sa délégation. Il a souligné l'intérêt des analyses du Livre blanc et de la stratégie retenue par la France qui souligne l'intérêt d'une coopération stratégique et régionale avec la Turquie, notamment en matière de sécurité énergétique où les intérêts sont communs. Du fait de la mondialisation, la conjoncture a considérablement été modifiée et, désormais, chaque pays doit contribuer à son niveau au développement de la sécurité mondiale. La volonté de la politique étrangère turque est de n'avoir aucun conflit avec ses voisins et, au contraire, de contribuer à la stabilité régionale en intervenant pour améliorer les relations, par exemple entre la Syrie et Israël, en Géorgie dans le Caucase, et en recherchant une nouvelle approche avec l'Arménie. Dans tout le grand Moyen-Orient, la politique de la Turquie peut jouer un rôle très efficace. La sécurité européenne suppose au préalable d'apaiser les tensions dans les régions où les principales menaces sont identifiées.

S'agissant de la relation entre la France et la Turquie, il faut considérer qu'il convient de développer des opportunités encore peu exploitées. Au niveau de la sécurité internationale, il existe une coopération étroite entre les deux pays en Afghanistan, au Liban, au Kosovo et au Tchad. Ce même degré de coopération n'existe malheureusement pas au niveau économique où, au cours des cinq dernières années, le volume des échanges entre la France et la Turquie s'est élevé à environ 10 milliards d'euros alors que, avec d'autres pays européens, le volume des échanges a été multiplié par deux.

La question des négociations d'adhésion est naturellement la pierre d'achoppement entre les deux pays. Les parlementaires doivent contribuer à faire évoluer les opinions publiques. Les critiques au plus haut sommet de l'Etat ne contribuent pas au développement d'une coopération stratégique entre les deux pays. M. Murat Mercan a considéré qu'il faudrait laisser les négociations suivre leur cours et faire en sorte qu'aucune déclaration ne vienne contrecarrer les relations bilatérales. À l'issue de ce processus, ce seront les peuples ou les parlements qui décideront de l'adhésion de la Turquie à l'Union européenne. Il est donc prématuré de traiter cette question aujourd'hui.

En conclusion, M. Murat Mercan a souligné le rôle très positif de l'action du Sénat en 2008, en particulier dans la discussion du projet de loi de révision constitutionnelle.

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