Intervention de Murat Mercan

Commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées — Réunion du 19 mai 2009 : 1ère réunion
Echange de vues avec une délégation de la commission des affaires étrangères de la grande assemblée de turquie

Murat Mercan, président de la commission des affaires étrangères de la Grande Assemblée de la République de Turquie :

a convenu que, pour la Turquie, l'élément clé pour l'évolution des relations entre l'Union européenne et l'OTAN était la question chypriote. Il a souhaité qu'il y ait un véritable échange sur ces questions et a rappelé que, à la suite du référendum qui avait eu lieu à Chypre, la partie turque avait accepté les propositions du plan Annan de l'ONU alors que les Chypriotes grecs les avaient rejetées. La Turquie comprend les difficultés de l'Europe qui ne peut se désolidariser des positions de l'un de ses Etats membres même si, de son point de vue, l'adhésion de Chypre était sans doute prématurée. Il est très clair que tant qu'il n'y aura pas une solution définitive à la question de Chypre, la Turquie n'appliquera pas le protocole d'Ankara et sera réticente à une amélioration des relations entre l'OTAN et l'Union européenne. Pour résoudre cette question, il est souhaitable que l'Union européenne, et en particulier la France, use de son influence sur la partie chypriote pour qu'elle adopte une attitude plus constructive.

La participation de la Turquie à l'Union européenne est dans l'intérêt des deux parties, en particulier pour assurer la sécurité énergétique de l'Europe qui est un problème central.

La visite du Président Obama en Turquie a mis en évidence l'importance de ce pays pour la résolution des crises actuelles.

S'agissant des opinions publiques, il a une nouvelle fois souligné que les déclarations avaient un effet très négatif en Turquie au point d'occulter la réalité, comme par exemple l'action de la France pendant sa présidence de l'Union européenne. Cette perception négative a des effets économiques évidents. Si l'on constate une baisse dans les sondages de la part de la population turque qui souhaite l'adhésion à l'Union européenne (aujourd'hui comprise entre 50 et 55 %), cela est dû uniquement aux conséquences des déclarations négatives d'un certain nombre de dirigeants européens. La sagesse consiste à laisser se poursuivre les négociations d'adhésion et d'éviter toute déclaration.

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