J'ai bien entendu votre volonté de protéger les consommateurs. Pour ma part, j'estime que cet objectif est inséparable de l'action en faveur de la croissance, la redistribution des richesses et la solidarité. Toute action partielle en la matière est condamnée à l'inefficacité.
Les statistiques sur le pouvoir d'achat que vous nous avez présentées s'accompagnent d'une augmentation fantastique des inégalités comme en témoignent les inscriptions à Pôle emploi et une étude récente du Secours catholique sur la pauvreté, notamment des jeunes diplômés. Les inégalités nourrissent la pauvreté !
A propos de la loi de modernisation de l'écdonomie, nous ne pouvons que constater que davantage de concurrence ne règle pas les marges arrière, ni ne protège les consommateurs, mais met sur la paille agriculteurs et artisans. Elle peut même aggraver certains déséquilibres économiques et sociaux. Je crois qu'après la crise de 2008, on ne peut plus aborder la question de la concurrence de façon néolibérale : une place essentielle doit désormais être donnée à la régulation. Les distorsions sur les prix comme sur le logement, le gaz ou les carburants, n'appellent-elles pas une maîtrise publique des prix ? Total, qui répercute les hausses mais pas les baisses de prix, réalise des profits extrêmement faciles - entre 10 et 12 milliards d'euros -au détriment de consommateurs captifs et cela sans quasiment payer d'impôts.