Sur le problème de la diversité, nous sommes aujourd'hui confrontés à des acteurs incontournables présentant des caractéristiques différentes. Certains acteurs sont purement numériques comme Google, d'autres couplent le numérique et le produit comme Apple et d'autres encore conjuguent le papier et une offre numérique comme Amazon. Les libraires et grandes surfaces représentent des prescripteurs absolument indispensables pour nous. Nous publions aujourd'hui 60 000 titres par an, sélectionnés par nos prescripteurs. Ces acteurs traditionnels qui ont fait le bien des auteurs, des éditeurs et des lecteurs durant trente ans doivent persister. Nous devons donc les aider à présenter une offre numérique mais cela s'avère compliqué face aux acteurs numériques qui disposent de moteurs de recherche et qui peuvent offrir l'exhaustivité. C'est la raison pour laquelle nous pensons qu'à très court terme, il convient de s'appuyer sur ce texte qui, certes imparfait, préserve cette situation. Nous sommes par ailleurs confrontés à l'urgence. Nous ne nous opposons pas aux trois objectifs affichés tenant au prix unique, à la TVA et à l'extraterritorialité mais nous estimons qu'il convient, d'abord, de s'assurer des deux premiers objectifs afin d'éviter l'apparition d'un vide dans deux-trois ans. Sans un cadre qui permette de présenter une offre en priorité aux libraires et aux grandes surfaces, les éditeurs se retrouveront contraints de signer. Si l'offre est captée par ces trois acteurs américains, nous vivrons une situation beaucoup plus grave que celle d'aujourd'hui.