Intervention de Alain Kouck

Commission de la culture, de l'éducation et de la communication — Réunion du 2 mars 2011 : 1ère réunion
Prix du livre numérique — Table ronde

Alain Kouck, président d'Editis :

Vous nous jugez frileux. Je pense que c'est l'inverse mais nous ignorons l'avenir sur les oeuvres numériques. Nous ne souhaiterions pas être fragilisés lorsqu'émergera cet enjeu. Nos groupes investissent lourdement depuis plusieurs années dans le numérique. Nous ne nous opposons pas à la juste rémunération. Nous avons même souhaité qu'elle figure dans la loi. La France présente néanmoins une spécificité liée au fait que 35 % des livres vendus sont des livres de poche. Une réduction de 30 à 40 % de leur prix à l'instar de la pratique d'Amazon aux États-Unis rendra difficiles les négociations sur la rémunération. Nous devons nous battre ensemble pour fonder la rémunération sur un prix acceptable du marché. Aujourd'hui, nous perdons déjà de l'argent avec le numérique car l'écart de TVA annule les économies de stockage et de logistique. Ceci n'est pas une vision seulement d'éditeurs. Toutes les analyses le montrent. Le peu de numérique offert aujourd'hui vient cannibaliser le papier. Jusqu'à ce qu'il vienne s'y substituer totalement, nous devons définir une transition qui permette de conserver nos équilibres économiques. Nous avons perdu la bataille du e-commerce en pensant que la loi, interdisant de vendre à perte, nous protégeait de la concurrence d'Amazon. De fait, ce marché est aujourd'hui entièrement détenu par ce dernier. Nous devons donc suivre un principe de réalité.

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